Au titre de l’année 2010, le Mali a réalisé un taux de croissance légèrement supérieur à 5%. C’est le taux de croissance le plus élevé de l’UEMOA. Ce qui, façon absolue, peut être un légitime motif de fierté pour les Maliens. Mais à voir de près et relativement aux nombreux atouts majeurs dont Dieu, dans son infinie bonté, a doté notre pays, il n y a pas de quoi pavoiser.
Pour l’année 2011, les autorités compétentes tablent sur un taux de 6%. Un challenge qui est largement à la portée de notre pays si l’on sait, par exemple, que l’or, qui est un produit de base pour le Mali et son premier produit d’exportation, est vendu actuellement à plus de 1500 dollars l’once, l’once étant sensiblement égale à 31 grammes, contre moins de 1 000 dollars l’once, il y a une année. Et à en croire certains prévisionnistes, il est même fort probable que le pic historique de 2 000 dollars l’once soit atteint voire dépassé d’ici à la fin de l’année en cours. Ce qui devrait impacter très positivement sur la croissance.
Sans compter que l’agriculture, un secteur où le Mali a beaucoup d’avantages comparatifs, a le vent en poupe. Il s’agit, ici, d’accroître la production agricole, mettre l’accent sur la transformation industrielle et artisanale des produits agricoles. Et valoriser l’élevage qui ne contribue qu’à 9% dans la formation du produit intérieur brut alors que, paradoxalement, le Mali est le premier pays d’élevage avec le cheptel le plus important de la zone UEMOA. Cela passe par la création des conditions idoines pour l’alimentation et la santé animale, l’exportation de la viande, la promotion de l’élevage intensif périurbaine, la valorisation des sous-filières lait, peaux et cuirs et sous-produits d’abattage. Il s’agit, par ailleurs de miser sur l’appropriation de la technologie afin de réduire les coûts de production. Il s’agit également de créer un environnement propice à l’éclosion de l’initiative privée et à l’investissement direct étranger. C’est à ce seul prix qu’on pourra booster le taux de croissance, atteindre voire dépasser les 7% de croissance, condition sine qua non pour lutter efficacement contre la pauvreté A moyen terme, il s’agit d’atteindre ou même dépasser 10% de taux de croissance. Le Mali réunit toutes les conditions pour ce faire. Le reste est une question de volonté politique, d’initiatives créatrices et d’organisation.
Yaya SIDIBE