Depuis quelques semaines, la question du fichier électoral est au devant de l’actualité. C’est le parti du Bélier blanc qui a donné le ton, à travers un mémorandum en exigeant “un fichier électoral fiable”.
Le bourdonnement des abeilles s’en est suivi, lors de leur dernière conférence nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, le parti de la poignée de mains, l’URD, enfoncera le clou au cours de sa dernière conférence de presse en déclarant qu’il “refusait d’aller aux urnes avec l’actuel fichier électoral”. Même si elle sait que les enjeux des prochaines échéances électorales sont de taille et exigent une large implication de tous les acteurs concernés pour atteindre les objectifs fixés, en ouvrant le débat autour de la fiabilité du fichier électoral, en rang dispersé, la classe politique confirme son manque de sérieux à poser clairement les problèmes d’envergure nationale. Pour éviter la situation chaotique de 1997, nos formations politiques doivent s’organiser en tandem avec le gouvernement en se dotant d’une approche consensuelle de l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus électoral.
Aujourd’hui, une des solutions envisageables est la mise en place d’une Commission Ad’ hoc composée de représentants des partis politiques et ceux de l’administration uniquement autour du fichier électoral.
Cette Commission aura, entre autres, pour missions de faire avec l’administration l’état des lieux de l’actuel fichier ; de créer un consensus autour du document en donnant des orientations en la matière ; d’identifier et de veiller à la mise en œuvre de toutes les mesures susceptibles de contribuer à des élections et de mobiliser des citoyens autour de l’essentiel : une élection crédible, apaisée et transparente à travers un fichier électoral fiable et une carte électorale sécurisée. Afin de nous faire l’économie d’une crise postélectorale aux conséquences imprévisibles, sinon dramatiques telles qu’on en voit, malheureusement, ces temps-ci, sur le continent.
Soumaïla GUINDO