Billet : La vérité si je mens !

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Notre président, qui a un incroyable talent s’essaiera  peut-être un jour au 7è art mais en attendant, ses derniers sorties médiatiques font penser au film de Thomas Gilou qui est l’intitulé de ce billet. Avant IBK, nos chefs d’Etat pouvaient assurer le service après-vente de leurs réalisations, mais ils ont toujours eu l’élégance de ne pas le faire dans une démarche comparative. Leurs partisans se chargeaient de cette polémique qui charrie généralement une bonne dose de  mensonges.

Sans gêne, IBK s’est lancé l’autre jour devant les notables de Koutiala, dans une auto-célébration dont le prétexte était l’équipement et la dotation de l’armée.

A ses dires, il a trouvé en 2013 des militaires en guenilles, obligés de laver de nuit leur seule tenue pour pouvoir la porter le lendemain. Par  égard et par respect pour son rang, un président de la République ne ment jamais ; il lui arrive seulement de ne pas dire la vérité !

Dans son monologue auto-satisfait, IBK a pris beaucoup de liberté avec les faits, sans grand risque  parce que sûr et certain que personne au sein de la Grande Muette ne lui porterait la contradiction. Son Aide de Camp de l’époque a toujours été un des plus élégants officiers de l’armée malienne et de 2002 à 2007 nous ne l’avons jamais vu en haillons !

Plus près de nous, le capitaine Sanogo qui a contribué à le faire roi jouait, en 2012, les mannequins d’opérette en treillis vert olive, en tenue camouflage, en tenue claire de cérémonie et en costume militaire d’apparat, le tout venant de sa dotation quand un certain Ibrahim Boubacar Keïta n’était que simple député à l’Assemblée nationale.

Puisqu’il se lance dans une malencontreuse comparaison, il faut rappeler au chef de l’Etat que c’est son prédécesseur qui a fixé l’identité des différents corps à travers des couleurs et des tenues spécifiques, avec une dotation régulière tous les six mois de 2004 jusqu’à son retrait au pouvoir. Les contre-vérités sur les tenues militaires discréditent tout le  reste des propos.

Mais il n’est pas possible de clore cette chronique sans s’inquiéter des relents ethnicises de la fameuse rencontre avec les  dignitaires de Koutiala, Minianka pour ne pas les caractériser. Un président doit se tenir loin de toute forme de communautarisme. Halte au feu !

Tiéfing

 

IBK :

Un discours qui manque de tenue

Dans un excès de mauvaise foi, dont il est coutumier, le président IBK s’est lancé devant les notables de Koutiala, dans une défense de son bilan (?). Quitte à tordre le cou à la vérité. Pour la énième fois, ces fameuses tenues militaires se sont invitées au débat et le chef de l’Etat a sorti sa rengaine de militaires qui manquaient de tout et qu’il a habillé de pieds en cap à son arrivée au pouvoir. Le mensonge est si gros que nous publions des photos du militaire malien qu’il connait le mieux et pour cause : le capitaine Sanogo ! Les photos en question ont été prises de 2012 à 2013 et elles montrent un soldat flamboyant dans toutes les catégories de tenue de combat au treillis en passant par le kaki clair de cérémonie jusqu’au costume d’apparat ! Ces acquisitions ont précédé l’arrivée d’IBK à Koulouba. On peut aimer l’armée jusqu’à vouloir se substituer au chef de la fanfare militaire mais la petite musique sur les tenues sonne faux, Monsieur le Président.

FS  

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est vrai qu’un président doit éviter de tomber dans des relents ethnicises comme c’était le cas à Koulouba lors de la visite des Minyanka. ATTENTION, il y a les Bowas, les Peulhs de Amadou Kouffa, les Dogons, les Bambaras, les Senoufos, les Khassonkés, les Malinkés, les Sarakholés, les Bozos, les Tamachecks, les Arabes, les Songhoys, les Bellahs.

  2. Au début de la chronique le 7eme art a été évoqué. IBK ment avec un tel aplomb qu’on pense que ce qu’il dit est vrai. il faut lui reconnaître ce talent.
    Reste à savoir ce que nous voulons: un Président ou un comédien.

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