Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a entamé une série de concertations avec des responsables politiques, syndicaux et des notabilités. Ces échanges, dit-on, porteront essentiellement sur la situation d’ensemble du pays. Une situation préoccupante à la fois sur le plan sécuritaire que celui sociopolitique.
En effet, le Mali est au bord du gouffre ! Le Centre du pays devient chaque jour le terrain de prédilection de groupes armés dont certains poussent l’outrecuidance jusqu’à venir fermer des écoles à Banamba (120 Km de Bamako). Au même moment, les mines et autres engins explosifs continuent à faire un nombre incalculable de victimes sur les axes routiers de régions de Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou…
Le pourrissement de la situation sécuritaire au Nord et Centre n’a d’autre explication que l’enlisement du processus de stabilisation du pays malgré la signature de l’accord de paix dont des signataires sont loin de jouer franc jeu. Et pour cause : la rébellion est devenue un juteux fonds de commerce pour certains responsables de la CMA qui font la navette entre Bamako, Kidal et l’extérieur.
Aussi, la situation politique est actuellement loin d’être au beau fixe. Depuis la réélection contestée d’IBK, Bamako est, en effet, secoué par une crise postélectorale qui fragilise davantage le pays.
A ces deux fronts explosifs (insécurité et crise postélectorale) s’ajoute une tension sociale alimentée par des grèves en série et qui touchent presque toutes les corporations. C’est dans ce contexte suffisamment spolié que le pouvoir en place a eu la malencontreuse idée de proposer un projet de découpage territorial. Pour nombres de citoyens, d’hommes politiques et des représentants des communautés ce projet de découpage jette, en réalité, les bases de la Partition du Mali. Ce qui justifie les nombreuses réactions hostiles qui fusent de partout. C’est donc, le couteau à gorge que le chef du gouvernement a pris l’initiative d’engager des concertations, qui, pour certains politiques de l’opposition, ont l’allure d’un (nouveau) saupoudrage, dont le régime IBK a habitué les maliens.
En vérité, le Mali, pour sortir du gouffre, a véritablement besoin de mesures concrètes issues de vraies concertations politiques. Et non d’un simple dialogue social qui est généralement destiné aux organisations syndicales. Au-delà, Soumeylou Boubeye Maïga aurait été plus inspiré, s’il se mettait à l’écoute des populations meurtries par la violence et des difficultés de tous ordres.
Sambou Diarra