On n’imagine pas le martyre des maires, surtout ceux du District, tant qu’on n’a pas scruté la vie quotidienne des mairies. La cour et les couloirs grouillent de monde, et on a souvent l’impression que chaque matin, tous les habitants de la collectivité y passent à la recherche du « prix des condiments ».
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Certains se permettent de venir montrer au maire une plaie située sur une partie intime de son corps, comme à un médecin. Le maire de la Commune V n’en croyait pas ses yeux, mardi dernier, quand une dame est venue lui faire ce coup. Aussi, en bon Africain superstitieux, ayant imaginé que cela pouvait être une tentative d’envoûtement, il l’a sommé de lui épargner cette impudeur.
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Pendant toutes les heures que l’édile a passées dans son bureau, il a été envahi par des usagers qui venaient lui expliquer toutes sortes de problèmes, comme s’il était devenu un messie. Et le tout se fait dans une pagaille indescriptible, contre laquelle une secrétaire ne peut absolument rien, puisque chacun se dit ne pas être n’importe qui.
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Abdoulaye Diakité
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