Billet : Revoilà le cheval blanc !

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Cet homme a un coté fascinant, à cheval entre l’aura séduisante et un magnétisme indéfinissable. Iconoclaste par excellence dans l’arène politique, Bakary Sangaré ne manque aucune occasion pour asséner ses quatre vérités. Des vérités sur les grandes questions de la nation comme par exemple le problème de la révision constitutionnelle. Il avait été l’un des premiers leaders à se prononcer sur la relecture de ces textes.  Ou comme sur la configuration politique de l’Assemblée nationale qui, selon lui, à défaut d’être monocolore est bien mono -sonore.                

Courageusement et lucidement, l’homme affiche et assume ses prises de positions. Des vérités parfois bien dérangeantes pour certains. Mais l’homme n’en a cure. Qui se sent morveux, se mouche !

Revoilà donc le  Beau Blaise ! Lors de sa dernière sortie, il n’a pas manqué le rendez-vous du…donner. C’était le 15 janvier dernier, dans un hôtel de la place. Assurément, quand le fils prodige de Bougouni se pointe, il sait servir : de l’entrée au dessert en passant par le plat de résistance. Des phrases assassines, il en a la recette infaillible. Des banderilles dans la poitrine d’adversaires, il sait où les enfoncer…Rien que des plats très épicés au goût de certains. Parfois même du très saignant à souhait, voire à dessein !

Ainsi lors de la conférence de presse de son parti, la CDS, le Beau Balise a enfourché son cheval blanc pour cravacher dans l’arène politique, histoire de secouer un peu le cocotier indolent  balloté par un consensus soporifique pour une jeune démocratie. Morceaux choisis : « Il y a 52 dossiers au financement permanent, je m’étonne qu’il n’y pas 52 candidats à la prochaine fois », sous-entendu à la présidentielle. Autre flèche : la Cds n’est pas au gouvernement parce qu’elle n’entend pas figurer dans un gouvernement sans obtenir le rang de ministre d’Etat.

Mais, même ses adversaires s’accordent à reconnaître qu’il n’est pas du genre à vous faire un enfant ou vous planter un poignard dans le dos.

Quoi qu’il en soit, Blaise qu’on l’aime ou pas ne laisse pas indifférent. Telle une hirondelle annonçant le printemps, Blaise assène et marque des points. Mais dans une arène politique en manque d’initiatives, secouée par des coups au dessous de la ceinture, gangrénée par le virus du leadership mania, marchant clopin-clopant avec des béquilles, tendant toujours une sébile trouée et si souvent âpre aux privilèges de fonctions, il faudrait plus qu’une hirondelle pour annoncer le printemps. Une hirondelle, fut-elle perchée sur un étalon blanc dans un champ politique en friche. Là, si ça dure, ça ne peut pas continuer et si ça continue, ça ne peut pas durer.

 

 


Jeannot LOISEAUD

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