Prétendre diriger son pays est, a priori, une noble ambition. Avoir tout un parcours derrière soi, se donner les moyens de se porter candidat à l’élection présidentielle sont des faits marquants de la vie, d’une … grande vie.
C’est dans ce sens qu’avec la ferme volonté de diriger le Maliba, 28 personnalités de renom vont se lancer à cœur joie dans la compétition électorale, qui va commencer officiellement ce dimanche 7 juillet (la campagne). Parmi ces Maliens qui n’ont pas peur de convoiter la clé du Palais de Koulouba, ils sont nombreux à faire simplement de la figuration. Et ceux-ci n’apprécient pas qu’on le leur dise. “Nous avons une centaine d’associations qui nous soutiennent… Nous sommes soutenus par plus de 250 partis politiques et associations… Nos sections et structures de soutien sont implantées dans tout le pays et à l’extérieur “. Ce sont là des déclarations qui fusent comme une marque de fabrique de nos chers candidats.
Si on totalise le nombre d’associations dans la gibecière de chacun de ces candidats, on dénombrerait plus du million ! Or, l’administration territoriale n’a connaissance que de l’existence de près de 300 associations et 161 partis politiques. Hum ! C’est vrai qu’une association peut être entendue comme étant un groupe de deux ou trois personnes ! Et avec deux ou trois ” militants ” dans chaque région et dans d’autres pays, on est véritablement bien implanté !
L’autre argument favori des aspirants au fauteuil présidentiel est leur capacité à remplir la salle des mille places du CICB ou le stade Mamadou Konaté ou encore le stade du 26 mars. Alors qu’il est prouvé qu’il existe une nouvelle forme de GIE qui contacte les jeunes, les habille en T-shirt, les motive à 1000 F CFA pour les convoyer (à bord des bus ou sotramas) à tel ou tel endroit afin de remplir les lieux et de faire beaucoup de bruit… Dans ces conditions, grâce aux espèces sonnantes et trébuchantes, on peut remplir le stade géant de Maracaña de Rio de Janeiro avec ses 250 000 places
Moralité : on peut tromper un leader sur sa popularité et ses chances de succès dans une compétition électorale. Mais, de grâce, chers candidats, ne vous trompez pas vous-mêmes, le peuple n’est pas dupe !
Bruno D SEGBEDJI
Brillant article
Je témoigne que lorsque j’était au campus de l’IUG de Badalabougou, un jour on a été invité à l’investiture d’une politicienne qu’on ne connaissait pas et l’objectif était de remplir la salle mais pas la soutenir. Pour cela, on nous avait encouragé avec des Tee-short et d’autres choses. Je n’ai pas pris part à cette sortie mais il a des camarades qui sont partis.
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