Billet : Maliba

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La graine et la gousse voilà l’intimité qui devrait prévaloir entre la morale et la politique. Qu’il s’agisse de la morale en politique ou tout simplement, mais est-ce tout simple, de la morale politique. RIEN, ni l’un ni l’autre n’a cité chez nous, au contraire. Depuis dix ans on a vu défiler tous les scénarios, les uns plus mafieux que les autres : deux ministres de la République contraints à la démission par les partenaires au développement pour cause de détournement, un autre en cours de débarquement pour faux, surfacturation, et création de sociétés écran. d’autres membres du gouvernement se sont octroyés des châteaux, qui au Mali, qui en Europe et une majorité d’entre eux sont volontaires pour se laisser corrompre par une bourgeoisie affairiste, tous les jours plus prétentieuse, plus arrogante. Elle fait commerce de flagorneries et tente de se créer des hommes liges, à leurs soldes. Autrement, comment comprendre sa soudaine amitié avec des hommes de pouvoir, elle, dont le credo est précisément de n’avoir que des intérêts.                                               

Aujourd’hui c’est le règne des perversions politiques mettant en danger le pays, ses institutions, ses valeurs et ses enfants et elles n’en finissent pas de se démultiplier. Des parlementaires plus soucieux de plaire au roi du jour que de défendre le peuple, des chefs d’institutions fers de lance des violations constitutionnelles, des partis majeurs prostituant convictions et luttes d’avant-garde. Les bâtisseurs de la nation vendent leur âme. Dans un environnement marqué par la fragilisation des partis et des politiques, la cannibalisation-colonisation des marchés d’Etat, le chantage au poste, la collusion avec les fossoyeurs de nos fragilités économiques, l’argent sale ; les haut commis ont tout abdiqué, les leaders d’opinion ont pour l’essentiel vendu leurs « sabres de guerre ».                                                                           

Déperdition politique qui voit récompenser la faute et non le mérite, qui drape de la cocarde nationale tous ces autres dont la nation et le temps, les seuls juges de notre histoire véritable, ne se souviennent même pas. De soi-disant candidats indépendants ont fini de vicier le climat politique par le pouvoir de l’argent sale du blanchiment, de retro-commission et de fraudes en tous genres, au détriment des caisses de la République. Viol des consciences, viol des convictions mais aussi viol de nos rêves de construction et d’imaginaire nobles. Viol des peuples. Et si l’on y prend garde 2012 sera mangé par cet argent de derrière les écuries.                                                                  

Vérifiez, Maliba, sa splendeur et sa richesse, aujourd’hui, est vidé de son contenu culturel, ramené par la banalisation et le folklore en d’incongrues manifestations devenues le fonds de commerce de nombre de nos ministres. En l’absence de toute solennité, de toute opportunité, de toute rentabilité. Perversion, déperdition, dépravation.                                                                                                                             

S.El Moctar Kounta

 

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