L’on se rappelle que le président ATT évoquant sur le ton de la plaisanterie, devant des diplomates médusés, l’attentat survenu contre l’ambassade de France à Bamako, le 5 janvier, avait traité Bachir Simoun, le jeune tunisien de 24 ans, son auteur, d’amateur, le coup n’ayant pas vraiment réussi. Le sujet était trop sérieux et l’instant trop grave pour que la chose soit traitée sur le registre de la légèreté, de la badinerie. Eh bien justement ! C’est cet amateur (gardé sans doute par des professionnels) qui vient de s’évader, c’est cet amateur que toutes les polices de la République ne seraient parvenues à retrouver que près de 24 heures après, à plus de mille kilomètres de là, à…Gao. Sans doute, parce que sa couleur le trahissait. C’est un camouflet.
Un grave précédent ou plutôt une autre péripétie pour un pays déjà accusé de ne point monter ses crocs quand il s’agit du terrorisme. L’on se rappelle le grand bruit et la grande brouille entre Alger et Nouakchott d’une part et Bamako de l’autre, quand, au lendemain de la libération de l’otage français Pierre Camatte, l’acquittement, jugé trop facile, de quatre «militants» islamistes : les Algériens Mohamed Ben Ali et Tayeb Nail, ainsi que le Mauritanien Beib Ould Nafa et le Burkinabè Houdo Karifo, avait provoqué l’ire des homologues de ATT.
Plus proche, kidnappés à Niamey, en plein capitale nigérienne, Antoine de Léocour et de Vincent Delory ont été embarqués en direction de la frontière malienne, donc au Mali, où sans doute, le moment venu, leurs ravisseurs tireraient meilleur prix. Tout ceci crée la suspicion et décrédibilise le pays de Maliba.
Dans le dossier présent, de nombreuses voix s’élèvent pour s’interroger sur la crédibilité de l’évasion de Bachir Simoun., Crient au montage, au marchandage et que sais-je ? Pour cette raison, les pouvoir publics se doivent d’éclairer l’opinion pour réinstaurer sa crédibilité. Un exercice difficile, presque perdu d’avance, mais nécessaire parce que la somme des échecs est bien le point de départ des réussites. Car en matière d’évasion de prisonniers illustres ou sensibles notre pays a de l’expertise, entre ceux qui se sont « fait la malle » dans les affaires Sonatam , BHM et autres, chaque fois le pouvoir semblait avoir perdu la main.
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rnS. El Moctar Kounta
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