Le Parena, parti pour la renaissance nationale a formé aujourd’hui même son groupe parlementaire propre. Il l’a rendu officiel et en a informé le président de l’Assemblée nationale avant sans doute, dans les prochains jours, de s’expliquer devant son opinion. C’est donc un compagnonnage de quatre ans avec le Sadi, dans un groupe parlementaire unique, qui prend fin. On le savait la direction des deux partis, sur au moins les récents développements de l’actualité nationale internationale, ont eu des points de vue différents, en particulier sur la Libye et la Côte d’Ivoire.
Plus proche, l’entrée au gouvernement Kaïdama du parti du bélier blanc n’a pas été sans conséquences, le Sadi ayant fait savoir qu’il n’y siégerait pas. Mais fait tout de même notable, le même Sadi, se réclamant déjà de l’opposition avait siégé cinq années durant dans l’équipe Ousmane Issoufi Maïga et était disposé, si le chef de l’Etat le leur demandait, avait dit son secrétaire général Oumar Mariko, à être de celui de Modibo Sidibé. Dès lors l’argument selon lequel la décision du « clash » est liée au fait que le Parena est rentré au gouvernement tiendrait difficilement.
Au fond y a t-il vraiment une divergence marquée dans les principes entre ces deux partis même si l’on reconnait que dans la démarche, en raison de leur identité et de leur personnalité propres chaque parti y est allé de sa sensibilité ? C’est pourquoi les députés Parena n’ont pas compris l’éclatement unilatérale, sans avis préalable, à un an de la fin d’une législature où ensemble ils ont fait entendre la voix de l’opposition, sonné le tocsin et parfois secoué le cocotier. D’ailleurs le ton de la conférence de presse animée hier à radio Kayira était à la courtoisie ce qui était bien la preuve de l’absence de quelque nuage que ce soit.
Le 26 mars dernier, en marge de la semaine des martyrs, à la pyramide du souvenir, les deux partis, par la voix de leurs leaders respectifs à laquelle s’était joint celle du président du CNID, ont affirmé avec force et détermination la nécessité de se retrouver, de se rassembler et de cheminer ensemble. Ce besoin était d’autant plus pressant que les forces rétrogrades, disaient –ils, étaient aux portes de la cité et menacent de pervertir durablement la marche démocratique d’un peuple qui s’est fait violence pour regagner sa liberté, son indépendance et son droit à la prospérité. La rupture annoncée et peut être même consommée entre ces deux partis n’est certainement pas le meilleur chemin pour y… arriver.
S. El Moctar Kounta