Pour Eburnie. Hasard de calendrier ou pas, le sort de la République sœur de Côte d’Ivoire se joue et se déterminera sans doute au Mali, chez nous. Le propos de MALIBA, pour autant, n’est pas de suggérer, de proposer encore moins d’influer les orientations de l’analyse, les pistes à explorer et les décisions à prendre. Il est cependant d’attirer l’attention des nôtres sur le fait que si le Mali avait été en crise , une crise post-électorale, cette nouvelle forme de déstabilisation, il n’aurait sans doute pas été choisi, malgré le calendrier, pour abriter ce qu’il conviendrait d’appeler l’ultime round dans la recherche d’une voie de règlement du différend politico-électoral Gbagbo-Ouattara.
Les ivoiriens, depuis dix ans, n’en finissent pas de casser leur « Maliba à eux ». L’Eléphant a perdu ses défenses ou à tout le moins la majesté de sa trompe royale levée au cœur d’Abidjan pour saluer l’avenir et asseoir la confiance. Que les Maliens le sachent donc, Maliba n’est Maliba que parce que ses enfants veillent à ne pas brûler la case du père, surtout pas pour quelques ambitions somme toute personnelles. C’est pourquoi il est impératif de ne pas changer les règles du jeu en cours de partie, de ne pas déroger à l’honneur, cet honneur qui ne saurait se marchander. Celui de la parole donnée, de la promesse publique, pour éviter au pays-nôtre les lendemains de chaos d’une guerre électorale.
Maliba et sa sagesse séculaire n’enseignent-ils pas que c’est lorsqu’on peut, lorsqu’on peut tout que s’abstenir et renoncer a un sens et que les départs consentis sont les meilleures façons de rester. Pour que l’Eléphant, sur les terres premières des Simbo royaux, retrouvent la raison et la paix.
S. El Moctar Kounta