Billet / Maliba

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Il est plus que temps de mettre un terme à ce qui pourrait devenir le prétexte au désordre, à ce qui pourrait servir de mèche à une dynamite que la pression et le concentré des frustrations et des inquiétudes finiront par allumer.

Ce que notre pays, dans sa gestion des affaires publiques pêche, a toujours péché par son incapacité à fédérer les Maliens autour de décisions que ses dirigeants pensaient essentielles pour la Nation. Et du coup, au lieu de consolider une avancée de progrès cette gestion fait le lit de la mal gouvernance et de son corollaire : la contestation

Hier la loi sur le code de la famille et des personnes mal pensé, mal expliqué, mal entrepris a failli brûler le pays, il en fut de même, dans une moindre mesure, de la loi sur la peine de mort, dans un pays qui n’a pas de problème de peine de mort. Aujourd’hui, c’est l’Assurance Maladie Obligatoire qui divise met les centrales syndicales dans la rue et menace la République. Chaque jour, pour ainsi dire, devient un jour de tourmente. Dans un pays démocratique est il besoin désormais d’imposer.

Pourquoi faire obligatoire quand on peut laisser le libre choix à des hommes et des femmes matures de décider de ce qui est bien ou pas pour eux. Pourquoi ne pas faire tout simplement volontaire l’assurance maladie, à moins que l’on ne soit en train de cacher des choses, comme d’habitude ! Ce d’autant plus qu’il s’agit de rendre accessible à la garantie sanitaire la couche la plus favorisée de la population malienne, les fonctionnaires. La plus vulnérable étant les autres, tous les autres. Une assurance maladie aurait dû concerner au premier chef ceux là qui même s’ils le voulaient n’ont pas les moyens de s’octroyer une aide ou une prise en charge médicale, pour eux et les leurs. L’Etat devrait les prendre en charge, entièrement dans un souci d’équité et de protection. C’est cela qui devrait être son combat.

Le gouvernement perd son temps dans des dossiers qui ne rencontrent pas souvent l’assentiment du plus grand nombre au lieu de concentrer ses efforts sur la lutte contre la corruption et le blanchiment, contre la dilapidation des ressources du pays, sur le retard de développement, la lutte pour la sécurité pour l’école et surtout pour de futures élections libres transparentes et crédibles. Au lieu de cela il attise inutilement le front social, le met en ébullition, met à nu sa mal gouvernance. Bref, gère les affaires de l’Etat comme s’il avait toute la vie devant lui. Que nenni, sa vie s’arrête le 8 juin 2012 et il a une obligation à la fois de rendre compte et de résultats.

S.El Moctar Kounta

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