Les compteurs à zéro. Il faut mettre les compteurs à zéro parce que, et il ne faut pas avoir peur des mots, l’heure du bilan a sonné. Il a sonné pour tout ce qui concerne le pays, les bons et les moins bons. En somme un état de la Nation oublié d’être fait depuis la Conférence Nationale. On a bien eu des déclarations de politique générale, des rapports sur des tables rondes, des concertations, et autres forums mais vingt ans après cette espèce de proclamation des résultats de ce qui s’apparente à un concours général est de mise.
En la matière les Maliens attendent surtout qu’on leur parle de ces affaires sulfureuses qui ont émaillé leur vie et parfois porté atteinte à leur développement sinon à leur honneur et leur crédibilité. Ces affaires là, presque tout le monde l’a en travers de la gorge, qu’il s’agisse des suites a donner à l’affaire de l’Olaf, du fonds mondial , de ce thé au coût prohibitif de Air Cocaïne, de la vérité sur les terres cédées de l’office du Niger, des dessous de la libération des otages occidentaux, du serveur du ministère de la solidarité et même de l’uranium de Faléa, de cet or du Mali dont on sait peu et aussi ces turbines de mégawatt avariées. Et bien d’autres encore…Que dire de tous ces manques à gagner de la Casca, du Bureau du Vérificateur Général et du Contrôle général des Services Publics ? La liste est longue.
Les Maliens ont soif, ont hâte de savoir et surtout de voir expurger tous ces grands corps malades de son système, pour un nouveau départ. C’est un exercice obligatoire, douloureux mais nécessaire pour permettre d’évaluer le temps passé et poser les jalons d’une nouvelle vie. Autrement, on en viendrait à construire du neuf sur de l’ancien, à économiser sur le prix du médicament pour acheter le cercueil. Loin d’une auto flagellation, il s’agit d’un traitement radical bienfaiteur pour éviter la gangrène qui menace.
S El Moctar Kounta