Billet / Maliba

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La lettre de mission du premier ministre Cissé Kaïdama Sidibé en cours d’élaboration sera en réalité un acte fondateur du futur mandat du futur président de la République du Mali. Elle le sera parce que son contenu va largement déborder le mandat actuel tant du point de vue des limites temporelles que des chantiers ouverts ou à ouvrir. Le premier d’entre eux concernera les réformes institutionnelles à initier. S’agissant de celles-ci, du fait même qu’elles affecteront nos vies et détermineront l’orientation globale du pays dans tous ces segments, se doivent d’être conduites dans la sérénité qui sied aux grandes décisions. Dans une perspective de lente et sage construction. Ce qui nécessitera réglages, corrections, « peaufinements » et autres lustrages.

C’est un travail technique de longue haleine qui de surcroît n’est légitimé que s’il obtienait l’adhésion du plus grand nombre de nos compatriotes. Il ne s’agit surtout pas d’une affaire politique et surtout pas d’un chantier présidentiel à verser au compte du bilan au moment ou s’achève le dernier mandat du chef actuel de l’exécutif.

Cela d’autant plus que l’ordre existant s’il peut être bonifié ne comporte fondamentalement aucun germe, aucun virus fatal au fonctionnement des institutions. Il n’y a donc pas un impératif à vouloir coûte que coûte, vaille que vaille, à tous prix aller à des reformes dont on a manifestement par le temps, au regard des autres impératifs à gérer.

Des impératifs de survie, qui si elles n’étaient pas prises en charge de façon efficiente, le pays se casserait tout simplement. A Dieu ne plaise ! Il ne s’agit donc pas d’un problème d’ego à satisfaire ou de défis personnel à relever. Les reformes institutionnelles s’imposent, c’est certain, mais il impose encore plus de veiller à la construction d’une consanguinité de destins plutôt que l’édification d’une communauté d’idées. C’est cela être avec son pays.

Pour cette raison il faut laisser le temps au pays de s’approprier les idées nouvelles, le laisser aller à son rythme, qui s’imposera tout seul, objectivement, au contact du terrain réel.

Il est de la responsabilité personnelle du président de la République qu’en avril 2012 l’élection présidentielle se tienne et se tienne dans de bonnes conditions. La réussite ou non de cette consultation imprescriptible, sera inscrite, elle, en lettres capitales dans le bilan des dix ans d’ATT. Cette réussite, car il y aura succès, sera son ticket de sortie et son viatique pour une vie nouvelle.

S.El Moctar Kounta

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