Billet / Maliba

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A un an de la fin du dernier mandat du président de la République, on rentre déjà dans la phase des bilans. Celui qu’on ne manquera pas de faire c’est celui du PDES, non pas le PDES nouveau, l’avatar du Mouvement citoyen où sont venus s’agglutiner nombre de ministres en fonction et tous ces autres prébendiers de l’Etat constitués en un polit-bureau, façon soviet suprême. Un vrai consortium où cohabitent des gens qui n’ont rien à se dire, tant leurs parcours sont différents, et surtout qui n’ont pas grand-chose à dire au peuple, leur religion se limitant à débaucher à gauche et à droite.

Non, il ne s’agit pas de ce PDES là mais plutôt de son ainé, le programme présidentiel, dont les réalisations s’affichaient en long et en large dans les rues de la capitale. A regarder de près, était-il aussi performant qu’on le laissait croire ? Volait-il en réalité aussi haut qu’on le prétendait ? Oui, il y a eu du béton certes, mais les chantiers majeurs de la République, ceux là qui conduisent à l’émergence ne se sont-ils pas tous révélés des tuyaux crevés ? La cession de Huicoma a jeté à la rue un nombre incalculable de nos compatriotes ; l’initiative riz, à coup de milliards, n’a contenté que ses propres initiateurs ; les états généraux de la corruption, ceux de l’éducation et du foncier n’ont en réalité produit aucun effet visible. La situation du pays n’ayant changé en rien.                            

On pourrait reconduire la même analyse à propos de la mission Daba dont les conclusions, du fait du très grand retard pris dans sa mise en œuvre, risquent de rester lettre morte, sans compter qu’il faudrait dépouiller celles-ci de toute arrière pensée politique. Ajoutez-y le fait que le président de la République lui-même, dans un discours tout à fait officiel, a reconnu le caractère inopérant du Ravec, socle pourtant des stabilités futures.

Voilà une idée des attentes républicaines non comblées. Le triomphalisme du début de mandat avait laissé envisager de meilleurs résultats, dix ans après. Ce n’est pas le cas, en toute objectivité, la crise financière et son pendant la dette intérieure plombe l’activité économique, la vie n’est pas moins chère qu’il y a une décennie. De nouvelles menaces ont surgi dans le septentrion laissant entrevoir que sur la question le Mali est accusé d’être le ventre mou de la lutte contre le terrorisme. Que dire des Maliens de l’extérieur, le quart de la population, victimes, plus souvent qu’0 leur tour, de vexations et de mauvais traitement en tous genres.                                    

Ce sera sur ces chantiers que s’adosseront le bilan du PDES et l’indice de développement de Maliba, non sur la construction d’un anneau sotrama, du reste inachevé, ou sur un monument du cinquantenaire traumatisant le fleuve Niger ou même un tramway qui l’endettera pour de longues années. Faudra t-il que nous ne retenions qu’en terme de bilan, un PDES (le parti) aura tout simplement mangé un autre PDES (le Programme politique)?                                                                    

S.El Moctar Kounta

 

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