Pour un mariage du siècle celui qui a uni le prince William et la roturière Catherine Middleton vendredi dernier à l’Abbaye de Westminster en aura véritablement été un.
Pour la circonstance, l’Angleterre a déployé les fastes du royaume tel qu’on en avait vu auparavant en mettant plein les yeux du monde entier : près de 2 000 invités d’honneur triés sur le volet, un dispositif sécuritaire fort de 5 000 policiers et intégrant 4 hélicoptères, une armada de carrosses pour escorter les jeunes mariés, un million de spectateurs venant de toutes les catégories sociales. Un spectacle digne d’un conte de fée suivi par 2 milliards de spectateurs à travers le monde. Coût : 21 milliards de FCFA.
Excusez du peu ! Dire qu’on investit une telle somme pharaonique dans un seul mariage pour le prestige du trône britannique et qu’à travers le monde ils sont des milliards d’humains qui vivent avec moins d’un dollar par jour !
Que dire du cas des 33 enfants de la Pouponnière de Bamako morts, en l’espace de six mois, de malnutrition, déshydratation, manque de soin et d’hygiène ?
Des innocents qui, à peine sortis de leurs langes, ont bu le calice de la méchanceté humaine jusqu’à la lie. Ils n’avaient besoin que de quelques petits millions de FCFA- dont ils ont été privés à cause de la cupidité de certaines personnes-pour rester en vie.
L’on peut, toutefois, se consoler à l’idée que, l’espace de quelques heures, ce mariage nous aura changés des bruits des bombes, des canonnades, du sang et des larmes et de tous ces conflits qui agitent actuellement notre chère planète bleue.
Autre motif de consolation, c’est que la mère de William, la princesse Diana des Galles, était, avant sa mort en août 1997 à Paris, active sur le front de l’humanitaire et portait l’Afrique dans son cœur.
Peut-être qu’un jour, pourquoi pas, la désormais Duchesse de Cambridge, Catherine, finira par se faire du mouron pour le sort des enfants de la Pouponnière de Bamako.
Yaya SIDIBE