Au seuil du nouvel an, présentez- vous ou pas les vœux de la ST Sylvestre? Nous les volailles du Mali et du monde entier, en lieu et place des vœux, nous nous devons de vous informer de la création de notre "TPIV". Oh !, nous le savons, votre cogito demeure encore anesthésié par les festins d’ogre au point que vous ne pouvez pas deviner ce que c’est. Eh bien ! Sachez qu’à compter de ce jour 1er janvier 2012, nous, les volailles rescapées de vos festins de la nuit du 31 Décembre, avons décidé de créer le Tribunal Populaire International des Volailles. Les raisons en sont simples.Nous vous en donnons quelques unes.
Nous comprenons sans vous approuver que vous nous égorgiez lors des baptêmes de vos enfants (nous-mêmes savons l’attention que nous portons à nos poussins). De même, nous comprenons que vous fassiez honneur à vos étrangers en nous décapitant. Mais pour un seul jour, fut-il de l’année nouvelle, que vous vous adonniez à une hécatombe de notre communauté de volaille. Dites-nous sincèrement : êtes-vous des omnivores, des carnivores, des volailletivores ou des cannibales ? Trop c’est trop. Nous n’allons pas crier haro sur le baudet mais haro sur les assassins d’un type nouveau. Pour les moutons de la Tabaski, nous comprenons le sacrifice parce que émanant d’une prescription religieuse commémorant une profession de foi très louable. Pour notre cas, aucune prescription ne vous y oblige. Messieurs les prédateurs, l’heure est grave et avec le TPIV, vos jours sont comptés. Les articles ci-dessous vous édiferont sur notre détermination d’aller jusqu’au bout de notre intransigence.
Article1 : Tout paysan qui vendra un de nos frères ou sœur à 4 000 Fen fin d’année, sera condamné à donner au TPIV 4 000 poussins, une amende proportionnelle au nombre de nos compatriotes vendus et une peine d’emprisonnement de 2 ans ferme sans possibilité de mise en liberté provisoire.
Article 2 : Nos égorgeurs des différents marchés de la capitale auront le bout des doigts coupés à la hauteur des ongles en plus de 5 000 Fd’amende par confrère et/ou consoeur immolé et une peine de 3 ans de prison ferme sans possibilité de mise en liberté provisoire.
Article 3 : Nos déplumeurs et éventreurs n’auront la vie sauve que lorsque atteints d’appendicite ils seront opérée par notre sœur si affectueusment appelée Poule charcuteuse. Attention, cest l’ergot qui sert de bistouri.
Article 4 : Ceux qui nous bouffent le 31 Décembre, recevront une décoction magique de notre doyenne «poule prêtresse vaudou», décoction qui leur donnera la diarrhée jusqu’au 31 Décembre de l’année prochaine.
Lesdits articles prennent effet à compter du 2 janvier 2012 et seront consignés dans tous les journaux officiels de toutes les nations excepté à GONDOUANA CITY. De votre serviteur qui souhaite bonne année à tous les lecteurs de l’Indépendant mais sans poulet.
Mamadou Roche KEITA