Il était une fois une terre africaine d’accueil, enviée de tous où il faisait bon vivre. Cette terre, originaire des grands empires, qui porte le nom du Mali, est devenue aujourd’hui méconnaissable à cause des grands enjeux dont il fait objet et de la folle course de ses fils pour le pouvoir. Le Mali, pays aux civilisations séculaires et aux valeurs héroïques diversifiées, semble perdre tous ses de repère. A qui la faute? Qui doit-on tenir pour responsable? Faire un procès contre x ou y, serait synonyme d’un coup d’épée dans l’eau. C’est vrai que les Maliens aiment dire que « le bateau Maliba a beau tangué, il ne chavirera pas». Voyons la vérité en face et arrêtons de nous leurrer sur la gravité de la situation actuelle du pays. Nous aimons fièrement, nous sommes les descendants de Soudjata, de Babemba, de Firoun, j’en oublie. Que faisons-nous aujourd’hui pour nos enfants, nos enfants soient fiers de nous ? Pour sortir le Mali de l’ornière, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger a été signé en deux temps. Deux ans après la signature de cet accord de « compromis», le chemin de la paix reste difficile. En effet, tandis que certains s’entredéchirent pour les postes de responsabilités, d’autres soufflent le chaud et le froid au nord. Où est passée la sincérité au moment où on prenait des engagements devant Dieu et la communauté internationale pour freiner la souffrance d’un peuple meurtri ? Il ne manquait que le déclenchement du processus référendaire, pour prendre à témoin l’opinion internationale, qu’au-delà des adversités politiques, nous sommes incapables de nous unir autour de l’essentiel. Les partisans du OUI et du NON, à la révision constitutionnelle, sont tous des filles et fils de ce pays, avant tout. Chacun des partisans de ces camps doit dépasser son égo pour penser au Mali. Il y va de la survie de notre nation. Notre pays n’a nullement besoin d’une nouvelle crise.
Au moment où ces deux camps sont opposés au sud, au nord, les forces armés du Gatia et de la CMA violent le cessez-le feu, pour le contrôle de Kidal. Au centre du pays, affrontements communautaires divisent les populations. Quand est-ce que nous allons comprendre que nous devons unir autour de notre pays ? De contrevérité en contrevérité, des politiciens bernent le peuple innocent. Ah ! Referendum, j’accuse ceux-là qui se démarquent du dialogue qui a toujours permis au Mali de se distinguer. Où est passé ce dialogue social qui a renforcé nos relations sociales d’antan. Le Mali ne mérite pas tout ça .Ces tiraillements autour de ce qu’on appelle la Loi Fondamentale, est un signal fort pour dire que le chemin de la réconciliation nationale pour certains n’est qu’au bout des lèvres. Au nom, de la réconciliation nationale, les uns et les autres devraient faire plus de retenue. Ces oppositions dont la nature démocratique reste à désirer constituent des obstacles majeurs pour réconcilier les fils d’un même pays.
Jean Goïta