Billet : Biceps, au repos !

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Autorités intérimaires : La Cour constitutionnelle rejette en bloc la requête l'opposition
Cour Constitutionnelle du Mali

La belle Lettre de Adame Ba Konaré au président de la République ne l’était  pas que par le style et l’érudition ; elle restera aussi pour cette formule saisissante, qui rappelle  bien des souvenirs au jeune écolier que je fus : « dégonflez tous les biceps » !

L’image renvoie à la castagne des cours de récréation ou aux bagarres de rue dans les quartiers. Le gonflage de biceps était  le point culminant de l’affrontement annoncé. Mais il se relevait souvent un exercice d’intimidation, un coup de bluff pour obtenir la reddition de l’autre sans combat.

Macron a bandé  ses muscles à Gao devant notre Vieux chef, après un débriefing avec les  galonnés de Barkhane, assez sévères contre le pouvoir de Bamako. En réaction, non contre Macron parce qu’on est courageux mais pas téméraire, IBK a gonflé ses biceps pour menacer les Maliens d’un référendum inapproprié par son contenu et par le moment choisi.

En riposte, la Classe politique, la Société civile, les syndicats ont gonflé leur mollet pour lancer la plus grande marche de l’histoire du Mali démocratique. Depuis, le mur d’incompréhension s’épaissit chaque jour davantage  et les éclats de voix sont de plus en plus sonores.

Dans ce bras de fer, l’on est frappé par le splendide isolément du pouvoir qui ne tient que grâce au soutien de la Cour constitutionnelle, soutien laborieux en argumentaire juridique mais obséquieux dans sa manifestation.

En face le camp du NON se gonfle jour après jour d’énergies nouvelles révoltées par les menaces et insultes, le manichéisme et les obstructions diverses à l’expression démocratique.

La plateforme peut du reste bomber le torse après son passage mercredi à Nioro du Sahel où, plus que les bénédictions d’usage, son combat a été adoublé par Mohamed Ould Cheicknè dit Bouyé.

Et comme Dieu s’exprime par la bouche de nos guides religieux, le Marabout, avec le bon sens commun, a fait savoir que le pouvoir a suffisamment à faire au Nord et au Sud pour nous égarer dans un débat oiseux sur la Constitution et le référendum.

Si les flagorneurs, les opportunistes et les matamores de tous poils avaient le courage de rapporter fidèlement au président de la République ces propos-là, il y a fort à parier que les biceps vont vite se dégonfler à Koulouba. La peur de la défaite est le commencement de la sagesse ! On pourra toujours avouer à soi-même, un peu confus : Adame Ba Konaré avait raison !

Tiéfing    

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1 commentaire

  1. Notre pays n’irait pas en contre sens d’une guerre civile, seul fait qui grandirait ce pays un jour, cela est sans équivoque, il faut retenir la chanson des griots maliens qui disent “kèlè de ye mandé dio kèlè de ye mandé ti” dont la traduction française est “c’est la guerre qui a construit le mandé, et c’est la guerre qui a cassé le mandé”. Ce refrain n’est pas négligeable dans l’évolution de la vie de notre très cher Mali. La vie de notre pays suit l’entropie très forte pour évoluer vers une néguentropie, c’est à dire un désordre dans la thermodynamique qui conduit à l’ordre. Nous sommes arrivés à la fin d’un désordre qui nous conduirait vers un ordre obligatoire, de toutes les façons aucun pays ne disparaitra avec une ONU forte actuelle. Après le chaos ce serait la phase de construction, c’est ce processus que le Mali suit comme ce fut les cas multiples dont les plus connus sont les chaos sous le régime socialiste de Modibo KEITA et celui du 26 mars 1991 au 20ième siècle. Aujourd’hui l’histoire étant un processus connu, la fin de la crise semble sonnée avec cette révision constitutionnelle. Le gong final de la fin du désordre semble sonner. Une nouvelle ère pointe à l’horizon et qui aboutirait sur une véritable ère de démocratie sans l’emprise d’un seul homme et de sa famille dans l’exercice du pouvoir comme c’est le cas aujourd’hui avec IBK. Pourtant ça ne devrait pas être le cas avec des hommes comme IBK et son entourage qui ont vu naitre cette démocratie malienne en mars 1991 dans la douleur et dans le sang de centaines de maliens. D’autres maliens ont purement disparu car totalement consumés dans des incendies de certains entrepôts à travers le pays. Notre pays suit sa route, cela est indéniable.

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