Bétisier

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Tous les codes de la communication de restauration y sont : périphrases, logorrhée managériale ; mais les emmerdes ne bougent pas et la CEDEAO n’est pas loin de s’embourber dans notre bled après que ses incantations et sa potion se soient avérées inopérantes, en tout cas jusqu’à preuve du contraire, pour la sortie de crise. Voici votre BÊTISIER du jour.

 La CEDEAO et sa poudre de perlimpinpin inopérante

 Notre organisation communautaire est un client fidèle des boulettes. C’est connu. Dans sa très grande sollicitude à l’égard d’un membre, à savoir le Maliba, il a débarqué avec ses potions et ses incantations. La formule magique contient 6 recettes miracles : la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le Président du Parlement ; une recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle, conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali ; la mise en place rapide d’un Gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la Société civile ; la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des blessés les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés ; la mise en place d’un Comité de Suivi de toutes les mesures ci-dessus prises qui comprendra des représentants du Gouvernement, du Parlement, de la Société civile, de la Magistrature, du M5-RFP, des femmes et des jeunes, avec la participation de l’Union africaine et des Nations Unies, sous la présidence de la CEDEAO ; la mise en place par la CEDEAO d’un régime de sanctions contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise, étant entendu que l’ensemble des décisions et mesures ci-dessus devront être mises en œuvre au plus tard le 31 juillet 2020.

La CEDEAO, dans son dogmatisme politique, a manifestement fait maldonne ou s’est purement et simplement gourée. Un boomerang politique qui lui revient à grande vitesse au visage ; d’autant plus qu’excepté le point 2 relatif à la ‘’ recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle, conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali’’ qui connaît un début d’exécution, c’est un immobilisme mortifère retentissant, quand bien même ‘’l’ensemble des décisions et mesures ci-dessus devront être mises en œuvre au plus tard le 31 juillet 2020’’.

Il y a 31 députés qui devraient démissionner immédiatement et qui font de la résistance. Les sanctions devraient tomber à partir du 1er août ; mains on ne voit que dalle.

Il y a un Gouvernement d’union nationale qui devrait être rapidement mis en place. Mais, le M5-RFP fait de la résistance pour y prendre part, après l’échéance du 31 juillet. L’on n’a pas non plus connaissance de volontaires du côté de la société civile qualifiée de ‘’forces vives’’ par le Premier ministre au sortir de la première réunion du Gouvernement restreint. Il semble qu’elle aussi chique la guenille.

Et puis, il y a deux notions, tellement que c’est du charabia, qu’on fait des yeux de carpe frite.

D’abord, il y a ce fameux régime de sanctions. Concrètement quelles sont les sanctions encourues par les violateurs hiérarques qui tailleraient des croupions aux ‘’mesures fortes’’ de notre organisation communautaire, en posant des actes contraires au processus de normalisation de cette crise ?

Ensuite, il y a ce ‘’rapidement’’ qui est bizarrement insalissable. Parce que depuis le 27 juillet, date de la visioconférence des chefs d’État de la CEDEAO au cours de laquelle les ‘’mesures fortes’’ ont été édictées, l’on est toujours dans l’expectative. ‘’Rapidement’’ serait-il synonyme de ‘’lentement’’ dans la très haute diplomatie de la CEDEAO ? Les bledards qui ne sont pas initiés aux arcanes de la diplomatie aimeraient comprendre ce qui cale, parce que ça continue à cailler. ‘’Makan cayara, Modibo KEITA dun be sunogo la’’, comme disait le rappeur.

Enfin, face aux résistances tous azimuts à boire la potion magique de notre organisation communautaire, quel crédit à accorder à cette déclaration : « la crédibilité de la CEDEAO est en jeu dans cette crise », a déclaré Alassane OUATTARA, Président de la Côte d’Ivoire. « Nous sommes du côté du peuple malien, mais nous ne sommes pas du côté du désordre », a-t-il ajouté au micro du correspondant à Niamey de RFI. Parce que, chez nous au pays, le peuple des râleurs continu à s’égosiller et, s’il vous plaît, à qui mieux mieux. Koutoubou ! Kow bey yan deh !

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