Patriotisme ! Le mot semble galvaudé, dépassé, enterré sous une dalle en béton. Cet amour, que tout citoyen doit éprouver sa patrie, n’est plus qu’une coquille vide. Il ne reste plus que le contenant géographique, le cadre abstrait des frontières. Et une nationalité que nous portons, comme le bouc porte son odeur.
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Si, sous d’autres, cieux, l’amour de la patrie peut amener au sacrifice suprême, au Mali, le patriotisme paraît un peu anachronique, vulgaire, inadapté. Un « barbarisme », comme diraient les hommes de lettres.
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Le patriotisme ou l’amour de la patrie suppose une condition, un préalable : l’existence d’une patrie.
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Aussi, naturellement, que cela puisse paraître, pour être un patriote, il faut avoir une patrie. Nous ne parlons pas des Palestiniens, qui étouffent sous le « nazisme juif » ou des sahraouis.
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Mais des Africains –comme les maliens –qui chantent des hymnes, habillent leurs arbres et les rues de drapeau et posent le sceau de leurs armoiries sur les moindres papiers officiels.
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Personne ne leur a volé leur patrie. Mais elle a disparu. Envolé !
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Le Mali, une patrie sans patriotisme
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Car la patrie ne saurait exister, si elle devient la propriété privée d’une poignée de responsables, qui accumulent et amassent des richesses pour eux, leurs proches et leur lointaine descendance.
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La patrie cesse d’exister, lorsqu’elle devient une jungle où, les plus forts, les détenteurs du pouvoir, dictent les lois et violent les règles les plus élémentaires de la morale. Et du bon sens.
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La patrie cesse d’exister, lorsqu’une poignée d’hommes, agissant au nom du pouvoir, décident de la vie ou de la mort de leur prochain, au gré de leurs humeurs.
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La patrie cesse d’exister, chaque fois qu’elle étouffe sous la férule humiliante des « Bouffecrates », « grands saigneurs » des finances publiques, venus au sommet de l’Etat, pour le restant de leur vie.
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Nul ne peut vouloir être patriote d’une Nation, dont le seul objectif est d’organiser- pour organiser- des élections, avoir un Président, des députés, des Ministres… indignes d’une République.
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Le patriotisme se volatilise dans les patries pillées et violées. Le patriotisme se consume dans les patries gouvernées par le népotisme et la corruption.
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Au Mali, nous ne voyons qu’un seul patriotisme, pour l’heure : reconnaître que le Patriotisme n’existe pas. Et à tous les niveaux. Ou presque.
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Le Mollah Omar
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