Au fil du temps : La rébellion, un droit ?

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“Je suis le fils d’un rebelle, je suis un rebelle. La rébellion, pour moi, c’est un droit ; ce n’est pas un crime”. C’est la déclaration incendiaire faite par le valet de chambre de Iyad Ag Ghaly, le chef rebelle lors de la table ronde organisée par le FDR sur la crise du nord le week-end dernier. En sa qualité de député élu à Kidal, on devait s’attendre, de la part de Ag Bibi, signataire avec le général Kafougouna Koné des accords d’Alger, à des propos plus raisonnables. Mais, manque totale d’honorabilité, il attise la flamme en soufflant sur la braise.

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Comment, en effet, se pavaner comme un paon au milieu d’une si auguste assemblée pour dire qu’on est chef de guerre, fils de chef de guerre et fier de l’être ?

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Etre chef de guerre, on sait ce que cela coûte aujourd’hui à la Somalie. Le terrorisme, on sait aussi ce que cela coûte au Mali en terme de perte en vies replique montres de luxe humaines, de prise d’otages, de pose de mines anti-personnelle, de trafic de drogue et de cigarettes. Kidal n’a plus rien à envier à la Colombie du cartel de Medellin. Ce que cache Ag Bibi c’est que l’Etat a fait des efforts gigantesques mais les fonds alloués au développement des régions nord ont été dilapidés par des individus malveillants pendant que les prêts contractés ne sont jamais remboursés.

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Au nombre de ces individus figurent justement ceux qui s’agitent aujourd’hui frénétiquement les armes à la main. Il s’agit des Fagaga et autres Bahanga qui sont des adeptes de la valisette bourrée. Ils sont loin des préoccupations des populations du chaussure de football pas cher nord. De Alpha à ATT ils ont toujours été choyés par les plus hautes autorités du pays. Même quand ils désertent l’armée, ils sont fêtés à leur retour. Colère dans les rangs. A juste titre car dans l’armée, il ne saurait y avoir deux poids et deux mesures. Aussi chaque fois qu’on leur coupe le robinet, ils reprennent le maquis prétextant l’injustice faite à Kidal.

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Personne n’a dit que la capitale de l’Adrar des Iforas constitue le paradis sur terre, mais il faut savoir distinguer entre les aléas de la nature et l’action de l’homme. Depuis l’indépendance d’autres régions du Mali sont tout aussi délaissées par les pouvoirs publics. A un certain moment, on parlait d’instaurer la République du Kénédougou en souvenir du royaume du même nom parce que jusqu’à une date récente Sikasso, capitale régionale et ville carrefour ressemblait à une ville fantôme. Faute d’électricité et en l’absence de salles de cinéma, la nuit tout le monde se rabattait sur le cinéma. A quelques encablures de là Gorosso, une ville totalement excentrée et coupée du reste du monde est appelée le Kidal de la troisième région. Les gens du Wassoulou sont les plus à plaindre.

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A part une usine de transformation de la mangue et le bitumage l’an dernier de la route Bougouni-Yanfolila, patatras plus rien. La mine d’or de Kalana, bien qu’on parle de sa reprise, ne fait que tomber en ruine. C’est par la voix d’or de ses artistes que le Wassoulou s’impose à la conscience nationale. Kangaba situé au coeur de l’empire du Mali ne mérite même pas qu’on s’y arrête. A part un IFM (Institut de Formation des Maîtres) et l’hôtel Mandé on aura vite fait le tour de cette bourgade qui est reliée à Bamako par une piste rurale que par une route.

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Si la rébellion était vraiment un  droit, comme le dit si bien Ag Bibi, le Mali ne serait plus aujourd’hui “un peuple, un but, une foi”. Il s’est trouvé fort heureusement à la rencontre du FDR des gens très lucides qui ont dit que depuis 1990 il n’y a plus de rébellion au nord. Dans ce cas comment peut- on appeler les Bahanga, Fagaga et leurs comparses ? Hors-la-loi, contrebandiers ou terroristes ?

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Mamadou Lamine Doumbia

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