“Il faut que le Mali évolue vers une République islamique”. Ceux qui prenaient le président de l’UNPR, Modibo Sangaré, notamment le pouvoir en place, pour un matamore, en ont désormais pour leurs frais. En effet, cet ayatollah déguisé en homme politique est en train de pousser le bouchon trop loin. Le retrait pur et simple, en attendant de larges consultations, du projet de loi controversé sur l’abolition de la peine de mort n’a pas refroidi ses ardeurs guerrières.
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Et il veut continuer le combat. Car il n’est pas question pour l’UNPR d’accepter aujourd’hui ou demain l’abolition de la peine de mort au Mali. Mieux ou pire, il veut lutter de toutes ses forces pour obtenir l’instauration d’une République islamique.
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Après avoir remporté une première manche dans sa bataille contre la gestion autocratique du pouvoir, Modibo se rend compte finalement qu’au Mali il faut revendiquer pour avoir, taper du poing sur la table pour être entendu, sortir dans la rue pour faire trembler l’édifice et, pourquoi pas, demander le départ du président pour l’empêcher de dormir sur les deux oreilles.
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Modibo semble avoir un penchant pour Kadhafi qui dans le “Livre Vert” a élaboré une troisième théorie internationale condamnant le capitalisme et le socialisme.
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Le président de l’UNPR affirme, en effet, que “le socialisme n’a pas marché, non plus l’économie libre de marché et la démocratie, alors essayons la République islamique”. A chaque prophète, sa doctrine. Moussa, au plus fort de son règne, disait que nous ne sommes ni à droite, ni à gauche. Où étions-nous alors ?
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Modibo, pourtant, ne manque pas d’arguments dans un pays où l’écrasante majorité de la population est de confession musulmane, où surtout on confond laïcité et idolâtrie. Et il s’appuie sur des faits qui sont vérifiables chaque jour : délits d’initiés, loi appliquée de manière sélective, corruption rampante, criminalité en hausse, impunité à tous les niveaux etc. Au nom d’une prétendue laïcité toutes les valeurs fondatrices de notre société sont bafouées. La dépravation des moeurs a atteint un niveau jamais égalé pendant que le sida (une malédiction divine) tue à longueur de journée. Selon le président de l’UNPR, bientôt on va assister à des mariages entre homosexuels comme cela se pratique dans certains pays européens.
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Seul problème : Modibo est étrangement seul dans son combat. Aussi prêche-t-il dans le désert. Il n’a ni l’onction des chefs religieux qui le traitent d’intégriste et d’opportuniste, il n’est ni suivi par la communauté des fidèles. A contrario, l’ayatollah Khomeiny était un leader religieux charismatique dont les cassettes diffusées depuis la France ont provoqué la chute du shah et préparé l’avènement de la révolution islamique en Iran. Face à cet honorable vieillard, Modibo apparaît plutôt comme un néophyte. Aussi son combat pour l’instauration d’une République islamique ressemble à un coup d’épée dans l’eau.
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Mamadou Lamine Doumbia
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