Le consensus initié par le président de la République, Amadou Toumani Touré, dès son arrivée au pouvoir, en 2002, avait conduit le pays vers la voie d’un unanimisme qui a permis au chef de l’Etat de travailler dans une certaine sérénité. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre Hamed Diané Séméga quand il a déclaré : ‘’ Le chef de l’Etat conduit, depuis son élection en 2002, un gigantesque travail de transformation du Mali sur tous les plans.
Le chantier Mali progresse et s’amplifie. ‘’ Effectivement, la construction des routes, de logements sociaux, d’échangeurs, ont bénéficié de ce cadre favorable. Le consensus avait réussi la prouesse d’unir des partis politiques dont rien ne présageait de la bonne entente. Il n’a pas duré longtemps, avec l’annonce de l’opposition parlementaire du Rpm. Par ailleurs, l’école, la flambée des produits de première nécessité et la corruption galopante ont vite fait de remettre les pieds des hommes politiques et du gouvernement sur terre. Le 23 mai 2006, à l’aube, la bande à Bahanga attaque la garnison de Kidal.
Dans la même matinée, le Chef de bataillon de Ménaka prend le maquis en emportant armes et munitions. Des attaques successives ont ainsi poussé l’Etat à prendre les initiatives et acculer les agresseurs jusqu’à leurs derniers retranchements. Une paix des braves fut obtenue avec Ibrahim Ag Bahanga qui l’a confirmé dans un message. Au cours des campagnes électorales de 2007, malgré une forte alliance de 43 partis et du Mouvement citoyen autour du chef de l’Etat, le Front pour la démocratie et la république, Fdr, a mis les nerfs du président de la République à rude épreuve. Malgré tout, le président ATT est reconduit pour son deuxième mandat, avec un taux remarquable de 71,20% des voix.
Toujours est-il que le climat social est resté délétère au Nord, avec des prises d’otages par les éléments d’Al Qaïda et les marches organisées contre le vote du code des personnes et de la famille ont obligé le chef de l’Etat à renvoyer le code en seconde lecture. Du point de vue diplomatique, les relations tendues entre notre pays et ses voisins, l’Algérie et la Mauritanie, ont fini par connaître une accalmie, notamment avec le retour de l’Ambassadeur d’Algérie au Mali. Le secteur de l’Education, non plus, ne trouve pas sa voie de sortie de crise, à cause des blocages répétitifs.
Les résultats des examens scolaires prouvent que l’année a été catastrophique. Malgré tout, sur le plan social, une campagne de communication qui se veut rassurante sur la consommation des ménages, est déployée par le ministère de l’Industrie des investissements et du commerce, pour parer au mécontentement des populations, à l’approche de la période du Ramadan, malgré la hausse des prix des denrées de première nécessité. Au niveau sous régional, notre pays est crédité d’une bonne note par l’Uemoa et la Cedeao, grâce à certaines performances macroéconomiques. Le président de la République, Amadou Toumani Touré, s’achemine donc vers une fin de mandat en demi teinte. Quoique les chantiers, les routes et logements sociaux chantés par Sali Sidibé : ‘’ Aya fo Aya ké’’, ont réellement donné une nouvelle image à notre pays, les nouvelles menaces constituées par les prises d’otages au Nord, le trafic de drogue et d’armes ainsi que la corruption donnent aux mandats du président ATT une allure de progression en dents de scie.
Baba Dembélé