Après plus de deux semaines de manifestations régulières contre la perspective de son 5ème mandat et contre le système politique dirigeant algérien, le président Abdel Aziz Bouteflika renonce à sa candidature et reporte, sine die, la présidentielle prévue le 18 avril. En lieu et place, il annonce la formation d’un gouvernement de compétence nationale et la tenue d’une conférence nationale inclusive avec toutes les couches sociopolitiques !
Un agenda politique censé aboutir à l’organisation d’un référendum constitutionnel pour doter le pays d’une nouvelle constitution avant la présidentielle. Nouveauté : une Commission nationale indépendante sera créée (à la place du ministère de l’Intérieur) pour organiser les futures élections de façon transparente.
Pour que tout cela puisse se dérouler au mieux, sont nommés dans la foulée un nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, un Wali chevronné et un Vice-premier ministre Ramtane Lamamra, ancien ministre des Affaires étrangères et diplomate de carrière (anticonstitutionnel pour les analystes politiques.)
Reste qu’en dévoilant ses nouveaux engagements, le système n’avance ni de date ni de délai pour que Bouteflika (cet homme d’Etat physiquement et mentalement absent depuis 2014) quitte définitivement les rênes de l’Etat. Une ambigüité qui n’est pas du goût des opposants. Encore que les deux grands commis promus aux plus hauts niveaux de l’exécutif pour diriger la future transition ne sont pas considérés par les manifestants comme des symboles de rupture, mais comme des figures politiques du sérail, issues du premier cercle du pouvoir qui entoure Bouteflika. Ils ne peuvent donc incarner le changement politique radical auquel le peuple algérien aspire tant, depuis le début des manifs.
D’où de nouveaux appels à la mobilisation ces jeudi et vendredi. Témoignage manifeste que les Algériens ne sont plus d’accord que le système actuel continue de garder la main pour élaborer et diriger unilatéralement la feuille de route d’un processus désormais irréversible. Autrement dit, les manifestants et l’opposition sont persuadés qu’ils constituent, de facto dans la sphère politique, un ensemble de forces nouvelles. De sorte qu’ils ne veulent ni plus ni moins qu’un changement dont les conditions seront imposées par eux et non par le pouvoir. Mais aussi et surtout, que celui-ci aille à son terme ! Le clan boutef va-t-il accepter d’être transcendé par ces nouvelles forces politiques au risque de se voir marginaliser? That’s the question.
La réponse à cette interrogation dépendra certainement de la teneur des manifestations de ce jeudi et vendredi. Si elle ne faiblit pas et que, au contraire, les manifestants demeurent déterminés, le système pourrait être amené à comprendre qu’il faudra laisser la main. Ainsi, avec le soutien indispensable de l’armée (colonne vertébrale du régime) qui a solennellement déclaré être du côté du peuple, et même si l’on n’arrive pas à mettre hors-jeu l’ensemble des ténors du système, l’opposition pourrait accepter de jouer le jeu pour conduire l’Algérie dans une nouvelle ère politique. Alors, wait and see !
Gaoussou M. Traoré
Comment un homme et son système prennent-il en otage la politique de son pays? Nous avons toujours dit que le noir a des insuffisances dans son psy et avec ça l’Afrique décollerait très difficilement. Ce Président quasi-invalide est sur la selle des affaires depuis vingt ans et il insiste à se maintenir là où il ne devrait plus être pour le bonheur de son peuple, on dirait que ce pays n’appartient qu’à lui et son clan, les autres citoyens son des moins que rien, quelle ignominie? Quel comportement éhonté? Pourtant ce pays est plein de bons cadres et de grands cardes à travers le monde.
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