Afric’ actu : Côte d’Ivoire, éviter une ébullition généralisée du front social

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Deux semaines après la première mutinerie de soldats proches de l’ancienne rébellion dans les localités nord de la Côte d’Ivoire, une autre s’y est inspirée pour éclater  dans l’ensemble du pays. Elle concerne tous les corps habillés. Lesquels ont motivé  leur mouvement contre  le  versement discriminatoire  des primes aux premiers soldats mutins par les autorités.  A  chaque  mutinerie,  c’est la stabilité du pays de Félix Houphouët Boigny  qui est substantiellement remise en question.

Afin d’éviter une ébullition  généralisée du front social dans le pays, pour des motifs de revendications socioprofessionnelles,   le pouvoir  ivoirien doit tout d’abord et urgemment freiner l’effet de contagion des mutineries de  soldats aux autres corps de l’armée régulière. Cela est d’autant plus nécessaire que   le pays n’a pas les moyens financiers de payer  12 millions de prime à tous les soldats ivoiriens.  La seule alternative qui lui reste est  de procéder à la révision  de l’accord  conclu avec  les  premiers mutins. Même s’il faut user   de  la manière forte pour ce faire. Sans cela, l’effet de contagion a toutes les chances de  dépasser  les corps habillés pour  atteindre toutes les couches socioprofessionnelles, dont les syndicats qui ont déjà commencé à s’exprimer, en menaçant de débrayer pour réclamer  de meilleures conditions de vie.

Ils  pourraient, par effet de contagion, baser leur requête sociale sur le fait   que  si les militaires ont pu avoir gain de cause, pourquoi pas eux.  Ce qui peut se justifier, lorsque l’on sait  que  la Côte d’Ivoire  ne cesse d’afficher  actuellement des taux  de croissance à deux chiffres et réalise un  véritable boom économique. Or,  le pays  ne peut prendre  le risque d’accorder à toutes les couches socio-professionnelles, une augmentation substantielle de revenus. Ce, même si les autorités doivent s’efforcer  de corriger les  nombreuses injustices  dans le traitement de tous les fonctionnaires.

La Côte d’Ivoire qui n’est sortie de guerre civile qu’en 2011, est loin d’’être un pays pacifié.  Tout est à refaire  dans ce pays qui tisse son tissu socioéconomique. Le processus de  réconciliation  entre les fils du pays doit recommencer et aboutir dans l’intérêt de tous.  A cet effet,  le gouvernement ivoirien doit  fortement s’évertuer à convaincre les fonctionnaires en les  rassurant  par des actes forts. Comme  procéder  au moins  à des promesses échelonnées dans le temps pour  calmer le jeu. Toute chose qui favoriserait  certainement les investissements étrangers dont le pays a fortement besoin pour sa stabilité socioéconomique.

  Gaoussou Madani Traoré

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