Huit mois déjà que plusieurs pays arabes sont bouleversés et déstabilisés par ce que l’on continue d’appeler le printemps arabe (ou la révolution du jasmin). Tout a d’abord commencé en Tunisie, avec l’auto-immolation par le feu d’un jeune diplômé. Faute de trouver un boulot compatible avec son diplôme, il s’était résigné à vendre des fruits pour subvenir aux besoins de sa famille. Son acte qui serait dû à une ‘’provocation’’ d’un agent de l’Etat, a constitué la goutte d’eau qui allait faire déborder le vase !
Pour
Au Maroc ou en Algérie, les citoyens ont aussi des problèmes économiques au quotidien. Ce qui les différencie cependant des autres pays arabes, c’est leur histoire commune avec l’ancienne puissance colonisatrice. Le Maroc, après son occupation coloniale, est demeuré un protectorat français. L’ancienne puissance colonisatrice a respecté tous ses us et coutumes jusqu’à sa monarchie. Les populations ont donc été traitées dignement. Quant à l’Algérie,
Au Maroc, malgré le modernisme de la vie économique, les citoyens demeurent nationalistes et attachés à leur culture, avec un orgueil dû au fait que le pays s’est développé par ses propres moyens en se dotant de cadres et d’ouvriers qualifiés. L’Algérie a ses nombreuses richesses en hydrocarbures, notamment en gaz naturel, qui lui ont procuré une très grande manne financière ces trois dernières années et qui lui ont permis d’éponger la totalité de sa dette extérieure par anticipation. D’où la fierté et le haut niveau de nationalisme des Algériens qui ne supportent aucune ingérence étrangère dans ses affaires intérieures. Nous pouvons comprendre que la stabilité économique et le nationalisme de ces deux peuples les ont sauvés d’un complot savamment préparé et orchestré par le néo-colonialisme « économique » occidental à l’endroit des peuples arabes.
Nous verrons plus tard que là où les gens pensent que les révolutions ont réussi, il n’y a que du leurre. Pourquoi ? Nous constatons déjà qu’en Tunisie comme en Egypte, les soulèvements sont récupérés par l’armée et une grande partie des anciennes classes dirigeantes. Parce que, en réalité, dans ces deux pays, l’on cherchait tout simplement à décapiter la classe dirigeante existante. Or l’histoire nous a démontré qu’une telle décapitation laisse toujours à la classe dirigeante une possibilité de régénérescence, étant donné que le reste du corps est encore bien vivant.
* Par Gaoussou Madani TRAORE