Afri’Actu* : Le pillage financier de Me Wade et son clan !

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En 2000, lorsque Me Abdoulaye Wade arrivait au pouvoir à la faveur d’une coalition de l’opposition dénommée « sopi » (changement en wolof), le peuple sénégalais nourrissait un grand espoir. Mais quelques mois auront suffi pour qu’il montre son vrai visage d’autocrate, trahissant progressivement les termes des accords qui le liait aux autres grands ténors de l’opposition, quant à la gouvernance du pays. C’est ainsi qu’il va diriger le pays avec sa seule famille politique, le parti démocratique sénégalais (PDS) et quelques partis satellites. Pour asseoir son pouvoir, il va placer des hommes qui lui sont dévoués à des postes financièrement très importants en vue de renflouer sa propre caisse noire, achetant à l’occasion toutes les consciences susceptibles d’élever la voix pour critiquer sa gouvernance. D’ailleurs dans le Journal Wal Fadjiri, notre confrère Abdelatif Coulibaly, éminent journaliste d’investigation et écrivain, nous révèle, après des enquêtes minutieuses et bien diligentées, quelques cas de gestion calamiteuse :

 

– Fesman (Festival mondial des arts nègres) : il a été dépensé plus de 45 Mds de francs CFA par la fille du président, organisatrice de la manifestation, pour simplement chanter et danser.

 

– Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OCI (Organisation de la conférence islamique) : plus de 205 Mds de FCFA dépensés par Karim Wade, le fils du président, à travers l’ANOCI (Agence Nationale de l’organisation de la conférence islamique) dont il était le  président. Un sommet qui, aux dires du journaliste, aura été une saignée pour le trésor sénégalais et qui aura accéléré la crise financière à laquelle le pays se trouve confronté actuellement.

 

– Vente de la licence de la troisième ligne de téléphonie à Sudatel : la somme de 20 Mds de FCFA aurait disparu suite à la gestion douteuse d’un fils du ministre de la justice.

 

– Réparation de l’avion présidentiel : 28 Mds sont allés en l’air, car n’ayant fait l’objet d’aucun enregistrement au Secrétariat général du gouvernement, ni d’aucune publication au Journal officiel. D’ailleurs quelques années plus tard, le président Wade paiera l’avion du président français Sarkozy, vieux de 8 ans, à 20,9 Mds de FCFA.

 

– Réalisation de projets à caractère social : en 2006, 15 millions de dollars soit 7,5 Mds de FCFA alloués par Taiwan à l’Etat sénégalais sont détournés et planqués à Chypre.

 

– Cadeau d’adieu : la remise d’une mallette, contenant en cash 90 Mds de FCFA en valeur mais libellés en  100000 euros et 50000 dollars, au représentant du FMI quittant le pays. Mais après la découverte du contenu du « cadeau », l’ancienne bête noire des autorités sénégalaises a averti sa hiérarchie qui lui a intimé l’ordre de retourner le paquet à son envoyeur par le biais de l’ambassade du Sénégal.

 

 La liste ci-dessus n’est pas exhaustive en ce qui concerne les scandales et gouffres financiers du « système Wade » ces onze dernières années. Ne sont pas pris en compte les fameux fonds politiques à l’appréciation exclusive du seul président de la République. On ne parlera pas non plus des sommes faramineuses volatilisées en surfacturation et dans les marchés de gré à gré.

 

Déjà le 7 août 2010, lors d’un dîner-débat organisé par l’Association des jeunes avocats du Sénégal (Ajas), Abdou Latif Coulibaly affirmait que si l’on totalisait l’ensemble des scandales financiers connus depuis l’avènement de l’alternance en 2000, on atteindrait la somme de mille milliards de francs CFA. Ce qui, selon la même source, équivaudrait à plus de 26000 kilomètres de routes bitumées.  On voit donc clairement que l’alternance politique ne rime pas forcément avec bonne gouvernance politique et que, dans un pays si le pouvoir enlève à l’opposition toutes ses prérogatives comme c’est le cas aujourd’hui au Sénégal, on assiste forcément à un recul démocratique qui ne peut aboutir qu’à un  réveil violent des populations à l’image des dernières émeutes occasionnées par une tentative de révision constitutionnelle impopulaire, sur fond de délestages intempestifs.    

Par Gaoussou  Madani TRAORE

 

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