Afri’actu : Et si Haftar et Saïf al-Islam s’unissaient ?

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Ce jeudi 02 décembre, la Cour d’Appel de Sebha, dans le sud du pays, a in fine ordonné le rétablissement de Saïf al-Islam Kadhafi comme candidat. Il avait fait appel après le rejet de sa candidature par la Haute commission électorale fin novembre. Le deuxième fils de Kadhafi est donc officiellement candidat à la présidentielle libyenne du 24 décembre prochain.  Mais dix ans après la chute et l’assassinat de son père, par la coalition militaire internationale (USA-France-Grande Bretagne), a-t-il vraiment des chances de remporter ce scrutin présidentiel tant attendu ?

Les avis des analystes politiques sont très discutés, tant le fils Kadhafi, si jamais le scrutin se déroulait à la date indiquée, aura certainement en face de lui, un redoutable challenger : le maréchal Khalifa Haftar, un ancien officier de l’armée révolutionnaire de Kadhafi.  Mais, au lieu d’être des challengers redoutables lors de cette présidentielle, n’était-il pas plutôt préférable que les deux personnalités convergent   dans une même coalition politique ?

La Lybie comprend trois régions naturelles et historiques : Le Fezzan au sud, La Cyrénaïque au nord-est et la Tripolitaine au nord-ouest.  Les alliances tribales et régionales feront probablement le jeu. Aussi, le poids militaire des candidats va-t-il certainement peser. S’il est certain que Haftar et Saïf al-Islam sont les principaux candidats à ce scrutin présidentiel, pour autant, il s’avère que le premier a plus de soutiens militaires.

À 49 ans,  le  deuxième fils de l’ancien guide  libyen, Mouammar Kadhafi,  est constamment présenté, sans qu’il en fût  le dauphin officiel, comme le successeur potentiel de son père dont il avait toujours joué les émissaires à l’international. Il est toujours considéré comme un proche de la Russie. Dans les années 2000, il était censé être le visage pro-occidental, pro-libéral de son père.  Parce qu’il croit à ses chances que  Saïf al-Islam  faisait, il y a quelques mois,  dans une interview accordée au New York Times, part de ses ambitions politiques et de sa volonté de « restaurer l’unité perdue » de la Libye. Saïf  a dû apprendre assez de leçons pendant les  bons moments  du règne de son père, qui a avait pu (pendant quatre décennies) rassembler les tribus antagonistes et  unifier les régions naturelles  de la Lybie. Sa candidature pourrait  donc  créer  autour de lui un bloc de  colation parmi ses compatriotes  qui sont restés loyaux  au système de gouvernance de son père.

Toutefois, il  aura en face de lui, le redoutable maréchal Haftar. Celui-ci   est non seulement, le  chef militaire qui occupe  désormais la quasi-totalité de la Libye (dont une grande partie du Fezzan)   mais aussi, il est  l’Homme fort de la Cyrénaïque. Sans oublier que  ses soldats occupent une bonne partie de la Tripolitaine  et assiègent  la capitale Tripoli depuis plus d’un an. L’homme est à la fois proche des USA que de la Russie. La France, l’Italie et l’ensemble des pays européens lui déroulent  le tapis rouge.

En raison de cette réalité criarde, les chances de Saïf al-Islam Kadhafi  semblent donc  minimes  pour remporter le  futur scrutin présidentiel. En real politik, le fils de Kadhafi  a certainement intérêt à s’unir  avec Haftar afin que celui-ci remporte la présidentielle. Ainsi, il pourrait ainsi jouer  un grand rôle dans un futur gouvernement libyen dont le maréchal serait le Chef de l’Exécutif.

Gaoussou Madani Traoré

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