« Je crois que pour tourner la page définitivement, il faut donner l’occasion de pardonner à tout le monde. Quelles que soient les motivations qui les ont amenés (à prendre les armes), il faudrait que les nouvelles autorités acceptent de dialoguer avec tout le monde. La carence de la démocratie conduit à l’injustice qui conduit à la rébellion armée. C’est ça que les nouvelles autorités doivent appréhender et donner la chance à tous les fils du Tchad. ».
Ces propos de réconciliation sont tenus par l’opposant tchadien, Yaya Dillo, dont la résidence fut détruite par l’assaut d’un commando à la solde de feu Maréchal Idriss Déby Itno. Un assaut qui aura non seulement tué sa mère mais aussi, un de ses fils. Mais, quelques jours seulement après la soudaine disparition de l’Homme fort du Tchad et la prise du pouvoir par des militaires proches de sa famille, n’est-il pas soupçonneux de voir réapparaitre cet ancien fugitif (vivement recherché par les autorités judiciaires) sur la scène politique tchadienne, et estimer que son devoir est désormais d’appeler au pardon et à la réconciliation de la famille et du pays pour préserver le Tchad du chaos ? Mais n’est-ce pas encore plus intrigant lorsque Yaya Dillo s’invite à dénoncer la théorie très partagée sur les réseaux sociaux d’une vengeance familiale qui aurait causé la mort d’Idriss Déby, affirmant que l’ancien président est bien mort au combat, et que toute autre version est une « fausse information » ?
Les guerres civiles sont interminables au Tchad. La pérennité de ces conflits tchadiens repose sur des protagonistes internes dont les alliés respectifs entendent tirer profit de l’issue du drame. S’y ajoute une gestion privative du pouvoir dont la violence est l’unique moyen de la conquête avec le soutien de puissances étrangères impliquées dans le conflit : la France et la Lybie. D’où l’existence de nombreuses intrigues politiques au Tchad. C’est pourquoi, lorsque l’ancien candidat, empêché d’aller à la présidentielle, espère un véritable dialogue inclusif, y compris avec les rebelles, Il y a de quoi suspecter un jeu politique imposé par une puissance extérieure : la France.
De toute façon, l’éditorialiste et analyste politique de RFI, Jean Baptise Placca, est de ceux qui estiment qu’il n’y a qu’une alternative pour les nouvelles autorités tchadiennes : vaincre ou négocier. Sans quoi, un jour ou l’autre, elles devront se résoudre à négocier avec tous les Tchadiens, les rebelles y compris. Et le plus tôt serait le mieux.
Gaoussou Madani Traoré
🙂 Y AURRAIT-IL EU UN ”DUEL” ENTRE YAYA DILLO OU DIALLO ET IDRISS DEBI? 🙂
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