La semaine dernière, la ville de Minneapolis, au nord des États-Unis, a connu des nuits d’émeutes après la mort, le lundi 25 mai, de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans lâchement tué (asphyxié) par un policier blanc, en pleine rue. Son collègue blanc tenant en respect les passants choqués. Après cet acte odieux et abominable, filmé et diffusé en direct par les réseaux sociaux et des chaînes de TV, des milliers de manifestants, très choqués, ont spontanément incendié le commissariat où travaillent les policiers mis en cause. Il y a eu des heurts et des pillages.
Alors que le monde civilisé condamnait unanimement cet assassinat barbare et raciste, le président américain Donald Trump ne trouvait mieux que de qualifier les manifestants de Minneapolis de «racaille», allant jusqu’à suggérer que les forces de l’ordre pourraient ouvrir le feu. Comment les USA – un véritable melting-pot – ont- ils pu s’offrir un président aussi cynique ? Il faut réduire instamment l’injustice criarde entre les communautés raciales et linguistes dans le pays de l’oncle Sam.
Les noirs ont 2,5 fois plus de chance que les blancs d’être tués par la police aux États-Unis, selon une étude publiée la semaine dernière pendant que la lutte contre les violences policières et les discriminations raciales est, dit-on, l’un des sujets de société les plus brûlants du pays. Pourtant, ces derniers temps, l’Amérique fut le théâtre de morts injustes de plusieurs personnes de race noire. Notamment Michael Brown, Charleena Lyles, Tamir Rice, Stephan Clark…morts des mains de la police. Des morts qui ont été très médiatisées. Ce qui donna naissance au mouvement «Black Lives Matter» («La vie des Noirs compte»).
Chez les femmes, ce taux est de 1,4%. Les Amérindiens ont approximativement 1,5 fois plus de chance d’être tués par les forces de l’ordre que les blancs (1,6 fois plus pour les Amérindiennes). La probabilité pour les hommes d’origine hispanique est 1,4 fois plus grande. En revanche, les femmes hispaniques ont légèrement moins de chance d’être tuées par des policiers que les blanches. Ces informations émanent d’une étude américaine basée sur les chiffres compilés par Fatal Encounters, un consortium de journalistes, et ceux du National Vital Statistics System, qui collecte annuellement toutes les données sur la mortalité aux Etats-Unis.
«Il existe beaucoup de preuves que la police est une menace à la santé publique aux Etats-Unis », juge Frank Edwards. Les policiers « sont plus violents dans les communautés de couleur que dans les communautés blanches ». Chez les jeunes, les chiffres sont encore plus importants : les morts de 1,5% des noirs entre 20 et 24 ans sont causées par la police, une des causes de mortalité principales pour cette catégorie démographique, après le cancer.
Les hommes noirs constituent la population la plus à risque, les chercheurs estimant que 1 sur 1.000 d’entre eux mourra à cause de violences policières.
Afin de désamorcer une bombe latente qui pourrait éclater entre les diverses communautés du pays, il faut la synergie de toutes les intelligences bienveillantes pour barrer la route à toutes celles sataniques dont les USA n’ont nullement besoin. Puisque la puissance américaine n’est autre que la résultante des apports de toutes ses communautés.
Il faut alors solder les clivages qui persistent entre elles. Ce qui n’est pas possible si les USA ne se dotent pas, aux plans local et fédéral, d’une police non raciale, disciplinée et égale pour tous les citoyens. Mais aussi d’une justice qui distribue sainement le droit.
Ainsi, les tueries de citoyens inoffensifs, comme celle de George Floyd, par des forces véreuses seraient bannies du quotidien. Les USA gagneraient ainsi en crédibilité si, eux qui se considèrent à tort ou raison comme le centre de la planète terre, s’efforcent dans la pratique des lois républicaines, à donner le bon exemple.
Gaoussou Madani Traoré