Afri’Actu* :Les vrais terroristes

0

Au lendemain des derniers instants de la capitulation de l’Allemagne nazie, de l’Italie faciste et du Japon impérial, les forces alliées vainqueurs ont nourri une rude rivalité pour asseoir leur influence sur les territoires qu’elles ont aidés à se libérer et sur le reste du monde. C’est ainsi que les troupes soviétiques, qui sont entrées en premier dans Berlin, ont occupé la quasi-totalité de la ville en ne laissant que la partie ouest enclavée au reste de la Coalition alliée.

Ainsi, commença la division du monde en deux blocs : d’un côté, les « capitalistes » avec, à leur tête, les USA, qui vont créer l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), force militaire regroupant tous les pays capitalistes d’alors et de l’autre, le Camp socialo-communiste avec, comme locomotive, l’URSS qui, pour créer le Pacte de Varsovie comme riposte militaire s’associera avec l’ensemble des pays de l’Europe centrale et de l’Est (qui sont tous devenus communistes au lendemain de la guerre).
Il naquit de facto une ambiance de « Ni paix ni guerre » que l’on va désormais appeler Guerre froide qui durera au moins 40 ans. En ces moments, les USA et l’URSS (aujourd’hui Russie) qui ont une frontière commune qu’est le Détroit de Béring (séparant les Océans Atlantique et Pacifique au niveau de l’Arctique) ont été toujours face à face sans pour autant s’affronter.

Evidemment des crises ont éclaté tel le Blocus de Berlin Ouest par l’Armée rouge qui eut comme réponse l’organisation de Ponts aériens pour l’acheminement de vivres et produits de première nécessité dans la ville. Il s’en est suivi la mise en place d’un plan « Marshall » organisé et financé par les USA en vue de la reconstruction des pays européens ravagés par la guerre. Ce plan va investir des milliards de dollars US dans tous les domaines de développement. Entre les deux super-puissances, il y a eu aussi la crise des fusées soviétiques à Cuba, qui s’est réglée par l’usage du « téléphone rouge ». Alors, question :

Pourquoi, en ce début du 21è, au lieu de l’usage de la force, les conflits ne se règleraient pas par la négociation? Devrions-nous abandonner l’instrument diplomatique comme moyen de résolution des crises au profit de la force aveugle ?

En effet, depuis le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan et la chute du mur de Berlin (qui a occasionné l’unification de l’Allemagne), les deux super puissances se sont rapprochées en mettant fin à la guerre froide. L’URSS a éclaté, donnant lieu à l’indépendance des différentes républiques qui la composaient. La Russie, l’héritière naturelle de l’ex-union, est passée à l’économie de marché en privatisant toutes ses entreprises d’Etat qui ont été ouvertes aux capitaux étrangers. Dans la foulée, elle abandonne toutes ses positions géostratégiques, laissant le champ libre aux Américains dans toutes leurs aventures.

C’est pourquoi les USA et leurs alliés – n’ayant plus de contrepoids- vont se lancer à la conquête du monde avec ou sans l’aval de l’O.N.U. C’est ainsi qu’il y aura la 1ère campagne militaire d’Irak sous le prétexte de libérer le Koweït, alors occupé par celui-ci. Ensuite, nous connaîtrons la campagne d’Afghanistan pour, disent-ils, traquer le terrorisme international. Bien sur l’Irak N°2, sous le prétexte fallacieux de détention d’Armes de Destruction Massive par ce pays ; la suite des événements nous a plutôt montré le contraire. Partout où ils sont intervenus ce sont la désolation et l’impasse. Malgré tout, ils n’ont pas tiré de leçon comme l’atteste leur intervention actuelle en Libye. Comment, dans ces conditions, les populations de ces pays occupés ne se rebellent-elles pas tout en radicalisant leur comportement en l’endroit des occupants par des séries d’attentats -suicides ?

De mon point de vue, les grandes puissances sont les instigatrices du « terrorisme international », car ce sont elles- mêmes qui commettent le « terrorisme d’Etat » à travers leurs interventions militaires disproportionnées et sauvages, tuant des populations civiles innocentes ; les fameux effets collatéraux, comme elles disent.

Au regard de tout ce qui se passe actuellement dans le monde en matière de conflits ou d’attentats, les « gendarmes du monde » doivent privilégier l’option diplomatique comme il était d’usage avant la fin des années 90, car les armes ne peuvent jamais résoudre les crises. En tout les cas, nous, en Afrique on s’est toujours assis sous l’arbre à palabre pour régler nos différends de façon durable.
* Par Gaoussou Madani TRAORE

Commentaires via Facebook :