Un même fait d’actualité s’illustre dans deux pays, le Congo-Brazzaville et la Côte d’Ivoire : le soulèvement au Gabon suite au coup d’Etat du 30 août 2023 ! Aujourd’hui, c’est au tour du Gabon d’être frappé par un putsch, même si une nuance est à apporter avec les prises de pouvoir par militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Curieusement, il ne s’agit pas ici de la manifestation d’un sentiment anti-français, mais d’une crise interne au pays, au sein du clan Bongo, qui menaçait d’éclater depuis longtemps.
Au lendemain de ce coup d’Etat qui a mis fin à 55 ans de la «Dynastie Bongo», les Gabonais et la communauté Internationale s’interrogent encore sur la transition promise par le nouvel homme fort du pays, ex-chef de la Garde présidentielle et cousin d’Ali Bongo Ondimba, le Général Brice Oligui Nguema. A notre avis, le Congo pourrait s’inscrire à la suite, mais pas la Côte d’Ivoire.
La République du Congo partage près de 2 000 km de frontière avec le Gabon. Les deux pays ont de nombreux points communs et même des histoires de famille entre dirigeants. Sur les différents pays, de nombreux panafricains et Congolais se demandent quand leur tour viendra. A l’image des Bongo, Denis Sassou-Nguesso est au pouvoir depuis 1979, avec une courte interruption entre 1992 et 1997. Un dirigeant qui reste silencieux, quand les Dépêches de Brazzaville, principal et quasiment unique quotidien dans le pays, titrait sobrement à la UNE de son journal : «Coup de force au Gabon» !
En Côte d’Ivoire, le coup d’État au Gabon (le 8e en Afrique depuis 2020) fait évidemment réagir et inquiète en coulisses. Depuis 1999, une multitude de crises politiques meurtrières ont plongé le pays dans la récession économique. Mais de nombreux observateurs estiment que la population ne serait pas forcément encline à soutenir un coup d’Etat.
Et cela d’autant plus qu’une forme de rééquilibrage s’est déjà opérée dans la hiérarchie militaire entre officiers venus du nord, supposément proches du pouvoir actuel, et anciens loyalistes…
Macky Cissé