Un aveu d’impuissance peut revêtir plusieurs formes. Le «Oh que si» de mon cousin adoré en est un. Sous la forme d’une expression de nostalgie, ou de mélancolie, ou encore de vague à l’âme, donc dans l’émotion ou encore l’émotionnel, mon cousin adoré a voulu nous attendrir. Oh, que si.
Mais peine perdue, lorsqu’il dévoile son jeu à la fin de son monologue, en voulant nous convaincre de sa sincérité, de sa loyauté : «Mali ko fa benna». Littéralement, «je suis fou du Mali». Une sorte de rattrapage. Oh, que si.
Cela rappelle un certain nombre de slogans : «Le Mali d’abord», «Pour l’honneur et la dignité du Mali». Puisque aucun des slogans n’était sincère, il faut qu’il explique, plutôt, qu’il justifie l’échec de «ses» slogans par l’abandon des siens. La bonne vieille ficelle pour nous maintenir dans les méandres de l’émotion. Oh que si !
Le choix de la question, l’intonation et le temps usités par l’intervieweur, en sus de l’emphase ; les gestes de l’interviewé, le silence observé, la réponse itérative et emphatique, tous ces éléments renseignent sur la supercherie de mon cousin adoré. Oh que si !
Cousin adoré, il y a eu tromperie sur la marchandise. Tu voudrais pourtant un second mandat. Certainement, pour nous enterrer vifs. Oh ! que si.
Cousin adoré, celui qui affirme mordicus que tu ne te représenterais pas à l’élection de 2018, est incapable de lire entre les lignes. Tant que «Mali ko fa bi la», tu voudrais bien en rester son président. Si Dieu te l’accordait, en secondes, minutes, en heures, jours, en semaines, en mois, et dans moins d’une année. Donc, en temps, toute ton inquiétude réside en cela, pour tout ce que tu sais et caches de nous. Oh ! Que si. N’essaie pas de «nous le faire à l’envers».
Tu me vois tout ému en te le disant : o00h, que si, sept fois, comme tu l’avais dit lors de ton interview, ton «oh que si» respire la démagogie.
Issiaka SISSOKO
Vérité, sincérité
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