Le jeudi 20 août 2015, l’hebdomadaire international Jeune Afrique publiait un article au titre digne de la proclamation du résultat d’un concours à suspens : « Et le chef d’État africain le plus interconnecté sur Twitter est… ». Le résultat est sans ambigüité aucune : « la Présidence de la République du Mali est la mieux connectée sur Twitter : 10 connexions mutuelles avec d’autres profils personnels et institutionnels attachés à la présidence des autres pays du continent. Suivent, selon Jeune Afrique, Paul Kagamé, le président rwandais, et Uhuru Kenyatta, le président kényan, qui arrivent ex aequo en deuxième position avec cinq interconnexions. Et le Sénégalais Macky Sall, avec 4 interconnexions, représente la 4ème pièce de ce carré d’as des institutions et/ou Chefs d’Etat africains les mieux interconnctés sur Twitter. L’article révèle une ou deux autres pépites dont une infographie sans nuances que je vous laisse découvrir en suivant le présent lien raccourci :
Vingt quatre heures plus tard, c’est-à-dire le vendredi 21 août 2015, c’est l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) qui publie un article sous la plume du canadien Ryan Androsoff, spécialiste des questions de gouvernance digitale. Intitulé « Reaching Maturity in Government Use of Social Media », l’article classe les pays, gouvernements et personnalités gouvernementales au regard de leur performance en matière de communication digitale. Voir le lien : http://tinyurl.com/oa6hamo
Là aussi, le compte Twitter de la Présidence de la République du Mali peut se flatter de figurer dans le classement des vingt pays au monde dont la communication digitale progresse rapidement. Dans ce classement figurent seulement quatre pays africains : le Maroc (5ème), le Kenya (8ème), la Côte d’Ivoire (9ème) et le Mali (10ème). @Maroc_eGov, @PSCU_Digital, @Presidenceci et @PresidenceMali sont les quatre représentants africains de ce classement très sélect qui apporte la preuve que les gouvernements africains prennent de plus en plus conscience de l’importance de la communication digitale dans leur gouvernance. Dans l’autre classement, le Top 30 des comptes Twitter des gouvernements centraux, seul figure le Botswana à la 28ème place (@BWGovernment). Ces différents classements sont riches en enseignements et suggèrent tout simplement aux élites africaines de s’investir à fond dans ces nouveaux outils de communication qui sont, sans aucun doute, porteurs de plus-value pour leur gouvernance. C’est un secret de Polichinelle que très peu de leaders africains gèrent eux-mêmes leur communication digitale. Par contre, ils doivent avoir la volonté de donner l’impulsion nécessaire à cette communication par une volonté politique forte d’une part, et par la mise en place d’équipes dédiées disposant de compétences et de ressources nécessaires d’autre part. En cette matière comme en tant d’autres, les africains peuvent jouer valablement dans la cour des grands et, pourquoi pas, inverser les hiérarchies traditionnelles.
Serge de MERIDIO