Au fur et à mesure qu’on se rapproche de la date des prochaines échéances électorales, les choses se précisent par endroits. En effet, il y a quelques jours, le BEN-URD a investi Soumaïla Cissé candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012. Cette décision de la direction du parti est contraire à la pratique habituelle au sein des grands partis politiques qui veut que la conférence nationale investisse le candidat ou que soit ouverte une compétition entre les volontaires. D’ores et déjà, on peut affirmer que l’URD a failli à un principe démocratique, malgré le fait que l’opinion publique nationale considère que Soumaïla Cissé est le candidat naturel de l’URD.
En agissant ainsi, le BEN de l’URD n’entend-t-il pas anticiper sur le problème de candidatures multiples ? Sera-t-il au bout de ses peines en agissant de la sorte ? Rien n’est moins sûr. Même si c’était le cas, il ne demeure pas moins que certains cadres et militants du parti pourraient avoir des réactions négatives à cette décision de la direction du parti. A moins que certains d’entre eux ne soient pointilleux sur les principes démocratiques.
Les observateurs avertis de la scène politique malienne ont en mémoire l’arrivée fracassante et les déclarations osées de Soumaïla Cissé au moment où la crise battait son plein à l’URD. A l’époque, Soumaïla Cissé avait fait une prise de position tranchée en faveur de Younoussi Touré, président du parti à l’endroit duquel il n’avait pas tari d’éloges. Cette attitude de Soumaïla Cissé, parrain de l’URD en disait déjà long sur ses velléités et ambitions présidentielles. A l’URD, il n’est un secret pour personne que Soumaïla Cissé a, incontestablement, plus de chance que tous les autres cadres en raison de son passé récent. En effet, après avoir été ministre sous le règne de l’Adema, candidat malheureux à la présidentielle de 2002, l’histoire retient que Soumaïla Cissé, le parrain de l’URD, a accompli, brillamment, les missions à lui assignées dans le cadre de la commission de l’UEMOA. Avec l’accumulation de toutes ces expériences et la connaissance des grands dossiers du pays, Soumaïla Cissé s’est forgé une forte personnalité qui lui confère aujourd’hui, une aura politique éclatante.
Il est vrai qu’on lui reproche d’être plus technocrate que politique. Pour réussir son challenge de 2012, Soumaïla Cissé doit se doter d’une stratégie politique et électorale lui permettant de forger sa carrure d’homme d’Etat. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Soumaïla Cissé devra se préparer à mouiller le maillot pour gagner le pari de son élection en 2012.
Youma