Choix du candidat Adema à la présidentielle : La Commission désigne Dramane Dembélé

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Après un mois de tractations dans la ruche, l’Adema (Pasj), la plus grande formation politique du Mali,  vient de choisir son candidat pour la présidentielle de 2013. C’est Dramane Dembélé, ancien leader estudiantin et ex-directeur national de la géologie et des mines, qui a été préféré parmi la vingtaine de postulants, par la Commission des bons offices, mise en place par le parti depuis l’appel à candidature, lancé en mars dernier. Mais ce choix n’a fait que réveiller les vieux démons de la division à l’Adema car ce choix était contesté au niveau du Comité exécutif. Finalement, après trois heures de climat délétère, l’unanimité a été faite autour de sa candidature.

 Dramane DembelePour arriver à un choix consensuel, il y a eu beaucoup de concertations au sein du parti. Il a fallu à un moment donné aller vers des négociations entre les favoris et comme au Pari mutuel urbain (Pmu) chacun y allait de sa combinaison. Si d’aucuns soutenaient l’émergence d’un carré d’As formé par Iba N’Diaye, Me Kassoum Tapo, Ousmane Sy et Moustapha Dicko, d’autres prédisaient au contraire l’affirmation de la jeunesse qui ne veut pas rater le tournant générationnel.

C’est ainsi que les proches du jeune candidat à la candidature de l’Adema pour la prochaine présidentielle, Dramane Dembélé, laissaient entendre, lors du déjeuner qu’ils avaient organisé le dimanche, 7 avril 2013, à la Cité Unicef de Niamakoro, que leur candidat, Dramane, «a 75% de chance de remporter les primaires dans la mesure où parmi les 19 candidats, déjà 11 sont prêts à le soutenir». En tout cas ils semblaient très confiants en se confiant aux journalistes et finalement, leur pronostic s’est réalisé car la Commission de bons offices a bel et bien porté son choix sur Dramane Dembélé.

Après donc un mois de travail, les candidats qui briguaient  l’investiture et qui avaient tous accepté le verdict de la Commission, présidée par Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, président du Haut conseil des collectivités (Hcc), n’avaient pas reconnu ce choix et jusqu’à 21 heures, où tout le monde a finalement accepté le choix de la commission.

La Commission des bons offices a tout mis en œuvre pour obtenir le consensus dans un premier temps, mais contrairement à l’année dernière, aucun candidat n’avait désisté cette fois-ci. Chacun croyait que son heure était arrivée et il fallait donc tenir  compte de l’ensemble des candidatures déposées, même si certaines d’entre elles, surprenantes à plus d’un titre, sont suspectées d’être commanditées pour faire ensuite basculer la décision au dernier moment, en se prononçant au profit de l’une des têtes de proue.

Face à cette équation, la Commission a été obligée de recueillir les avis des différentes coordinations du parti. A l’issue de ces rencontres, elle a dégagé 21 critères pour dresser le portrait-robot du candidat souhaité par la base.

Sur la base de ces critères, la Commission a fait une synthèse. Au finish, Dramane Dembélé a été préféré par la Commission.

De toute façon, le député de l’Adema, Yaya Sangaré, chargé de communication du groupe constitué pour soutenir  Dramane Dembélé, précisait lors du déjeuner de presse du dimanche 7 avril dernier, que «ce jeune candidat est un symbole probant de persévérance et de détermination. Un déterminisme social qui a permis au groupe de voir en lui les qualités et compétences requises pour défendre les idéaux de la génération actuelle ». C’est comme si, pour les amis et souteneurs de Dramane Dembélé, on savait que le choix allait être porté sur leur homme. Et les propos tenus par l’honorable Yaya Sangaré envers la presse en disaient long : «L’équipe de soutien veut un partenariat avec la presse pour accompagner leur ambition qui est en priorité d’apporter un changement au sein du Parti Adema-Pasj. En commençant à mettre les jeunes au cœur de la gouvernance du pays tout en instrumentalisant le leadership d’équipe. Et ensuite, revoir le problème d’arbitrage au sommet de l’Etat afin de donner la place qu’il faut à la compétence demandée».  A vrai dire, ce groupe était déjà dans la dynamique de voir Dramane Dembélé choisi par la Commission des bons offices.

Dramane lui-même s’est adressé aux journalistes en des termes assez évocateurs de la confiance qui l’animait : «le parti,  aspire à un souffle nouveau, un rayon qui puisse conduire ses leaders à comprendre dans l’analyse du temps que certaines époques ont bien évolué. Et qu’au delà des ambitions personnelles, l’intérêt national doit prévaloir», avait-il laissé entendre.

Précisons que, pour prévenir toute contestation qui pourrait s’avérer nuisible pour l’unité du parti, la Commission de bons offices a pris le soin d’amener les différents prétendants à prendre l’engagement selon lequel la Commission a vraiment carte blanche pour choisir un candidat consensuel et que sa décision serait respectée. Une sorte de déclaration sur l’honneur en faveur de la non-contestation du choix de la Commission. Mais ce paravent n’a pas empêché à l’Adema d’affronter, une fois de plus, le vent de la division. Car le choix de Dramane a été difficilement accepté par le comité exécutif.

La démarche n’est pas nouvelle pour la formation politique car, faut-il rappeler, depuis le congrès de 1999, le parti d’Alpha Oumar Konaré a fait le choix historique de ne pas cultiver l’esprit de «candidat naturel» à une élection.

C’est ainsi qu’à l’issue d’une convention épique, le parti majoritaire d’alors avait opté pour Soumaïla Cissé au détriment de Soumeylou Boubèye Maïga. Pour la présidentielle avortée de 2012, le même processus, mené de façon consensuelle cette fois-ci, avait permis de désigner le Pr. Dioncounda Traoré pour défendre les couleurs du parti dont l’emblème est constituée d’une abeille solitaire sur un fond rouge-blanc.

Ibrahim M.GUEYE

Oumar KONATE

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3 COMMENTAIRES

  1. TRÈS BONNE ANALYSE, BON VENT Mr. GUEYE ET SURTOUT, NE VENDS PAS TA DIGNITÉ ET TON HONNÊTETÉ INTELLECTUELLE CONTRE L’ARGENT OU QUELQUE POT DE VIN QUE SE SOIT
    BONNE CONTINUATION

  2. MTC
    Une candidature pour le blanchiment d’argent mal acquis. Des individus pour qui l’argent n’a pas d’odeur ni de couleur sont plébiscités pour être candidat à la plus haute fonction de l’état.

    Cinq ans seulement comme Directeur Général de la géologie et des mines ont suffi à cet ancien étudiant de Dioncounda pour se faire une fortune et être présidentiable à l’ADEMA. S’il avait été ministre des mines quelle serait sa fortune? S’il arrive à faire cinq ans à Koulouba quelle va être sa fortune?

    En tout cas la preuve est apportée que l’ADEMA est un parti maudit et il doit sa survie à ATT, maintenant nous sommes dans une chronique pour son explosion annoncée.

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