Dans le cadre de la dynamisation de ses démembrements à la base, la section de Kati du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) a entrepris une tournée dans ses 37 sous-sections du cercle. Après Kalaban Coro le samedi 10 février, dimanche 11, la délégation du parti du ‘’Tigre debout’’ s’est rendue dans la commune de Safo. Cette étape a répondu à toutes les attentes, au regard de la réussite de la mobilisation, mais aussi de la présence du président du parti Dr Choguel Kokala Maïga, qui amorce ainsi sa sortie en public, depuis son départ du gouvernement en juillet 2016.
Cinquième force du paysage politique national : ce rang du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) se justifie par son attachement à ses démembrements de base. Une stratégie de proximité entre la direction du parti et les sections de l’intérieur d’une part et, d’autre part, entre ces sections et leurs différentes sous-sections. La section MPR de Kati a bien maintenu cette chaîne vivante. C’est pourquoi, elle a débuté une descente sous forme d’assemblée générale dans chacune de ses trente-sept sous-sections du cercle. Dans cette tournée, l’étape de la commune de Safo sort de l’ordinaire, car marquée par la présence du président du Bureau exécutif central du parti en la personne de Dr Choguel Kokala Maïga. D’où une grande affluence des militants du MPR de Safo, sortis nombreux ce dimanche pour réserver un accueil chaleureux à leur hôte du jour.
C’est aux environs de 10h 30mn, aux sons des tams-tams avec des danses folkloriques que la délégation a été reçue par le bureau de la sous-section de Safo et ses militants des quatorze villages de la commune, dirigé par M.Guiro Traoré, maire principal de cette commune.
Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général de la sous-section Dotigui Niaré a, au nom de tous les militants du MPR, exprimé sa reconnaissance aux responsables du parti qui ont effectué le déplacement. Selon lui, cette visite, de la part de cette délégation importante avec en leur tête le président Choguel, est la réalisation d’une promesse que lui-même avait tenu, il y a plus deux ans de cela. Cette promesse était relative au fait qu’il fera personnellement le déplacement pour venir rendre hommage aux militants de Safo, lorsqu’ils réussiront à acquérir le poste de maire. « Aujourd’hui est un grand jour pour nous les militants du MPR de Safo » a déclaré Dotigui Niaré, avant de remercier le président du parti pour cet honneur.
Quant au président de la section de Kati, Adama Sidibé alias ‘’Bougouni’’, il a placé cette visite dans deux contextes. Le premier, une tradition de la direction du parti du ‘’Tigre débout’’, de rendre visite aux acteurs de base avant et après chaque échéance électorale et le second, s’enquérir des préoccupations des militants sur l’état du parti et l’évolution du pays. Avant de terminer son intervention, Adama Sidibé a invité tous les militants MPR de Safo d’aller retirer leurs cartes Nina, d’effectuer les transferts et, en cas de perte, de faire une déclaration, cela du 20 février jusqu’au 20 mars prochain, date butoir fixée par les autorités. Car selon lui : « le parti est créé pour avoir le pouvoir, pour avoir le pouvoir, il faut voter, pour voter, il faut avoir le document de vote, la carte ». C’est pourquoi il a insisté auprès de ses militants de participer activement par la mobilisation de leurs proches aux révisions des listes électorales.
Le retour du président du MPR sur la scène politique!
Tout de blanc habillé, Dr Choguel Kokala Maïga, visiblement satisfait de la qualité de l’accueil, a tenu à dire deux mots aux militants MPR de Safo sortis en grand nombre.
De prime abord, il a jugé nécessaire de donner les raisons de sa relative absence de la scène publique et dans les medias, qui fait l’objet d’interprétations diverses dans les colonnes de nombreux journaux.
« Après mon départ du gouvernement, j’ai pris un an pour réfléchir sur quelle voie le pays est gouverné. Il est bien pour nous les chefs de partis qui ont donné consigne de vote en 2013 en faveur de l’actuel régime de nous interroger, par rapport à ce que nous avons dit, est-ce le pays est sur cette voie ? Car en 2018 nous devons rendre compte à nos bases des promesses tenues» a-t-il déclaré, avant d’ajouter que chaque chose à son temps. « Il y a le temps de la réflexion, il y a le temps de l’action, en les mélangeant on peut tout gâcher » affirme Dr Choguel Kokala Maïga. Qui par la suite a fait un bref détour sur les questions d’actualité, notamment la crise sécuritaire.
Selon le président Maïga, avant on parlait de Kidal mais aujourd’hui on parle de Mopti, de Ségou, de Macina et de Nara. C’est pourquoi selon lui, le devoir incombe à chaque citoyen de jouer sa partition. Et à l’heure du bilan chacun saura quel a été son rôle dans le bon ou mauvais sens.
Pour ce faire, son parti a mis en place une commission composée de cadres pour réfléchir sur quoi le parti dira à ses militants en 2018. Quant à lui, il a déjà tracé les grandes orientations « je vais maintenant vers les bases » a-t-il dit
Pour le président du MPR, sa présence à Safo comme point de départ d’une tournée à l’intérieur du Mali n’est pas pour rien, c’est pour honorer un engagement qu’il avait tenu à la sous-section de cette commune. Cela en raison de leur détermination pour le parti et du respect qu’ils ont pour lui, cela depuis les élections présidentielles passées. A noter que cette visite de la section MPR de Kati a commencé le samedi dans la soirée par la commune rurale de Kalaban Coro (où le MPR compte 4 conseillers et est membre du conseil communal). Après la commune de Safo (dont le MPR détient la mairie avec 7 conseillers), la délégation s’est rendue le même jour à Sangarébougou et le week end dernier dans le Mandé, toujours avec en leur tête le président de la section de Kati et les membres de son bureau.
Par Jean Joseph Konaté
Choguel à Safo : une fenêtre sur les activités du MPR
Le pays, ces derniers mois, a été secoué par bon nombre d’événements. Ce qui préoccupe le plus, c’est l’insécurité : ces vies anéanties, ces existences mutilées, les difficultés à s’adonner à ses activités et promouvoir le développement national. D’ordinaire, le MPR est prompt à réagir pour condamner, apporter une contribution au débat, formuler un appui. Beaucoup se sont étonnés de son silence ces derniers temps. Ce n’est pas de l’indifférence, mais le devoir de réserve : membre de la CMP, il a choisi d’inscrire ses actes dans ceux de ce regroupement sans s’y diluer au point de négliger ses valeurs fondatrices résumées dans son option : le libéralisme consensuel.
Le silence du MPR a une autre cause. Il estime, tout comme bon nombre de regroupements politiques du pays, que les temps ne sont pas aux prises de positions individuelles, mais à l’action concertée pour un sursaut national. Lors de son dernier congrès constitutif, il a émis un message auquel il reste attaché et qui constitue la priorité des priorités : la mobilisation pour la libération nationale. Seule celle-ci pourra permettre de restituer à la Nation son honneur et sa dignité.
Cependant, ce silence ne signifie nullement hibernation. Des actions sont menées, similaires à celles de la fourmi, du termite, c’est-à-dire à la fois efficaces et discrètes en vue de résultats qui s’imposeront d’eux-mêmes. Une sortie n’est pas à exclure les jours à venir pour se déterminer face à l’échéance du 29 juillet. D’ores et déjà, la présence sur le terrain s’est affirmée à deux reprises : la mobilisation à la base lors des élections de proximité qui ont classé le parti cinquième force politique du pays, les rencontres entre les responsables du Bureau Exécutif Central et ses militants.
Intéressons-nous particulièrement à ces rencontres. La première est d’inspiration du BEC. Après les élections communales, les sections de Bla, Dioïla, Kolokani et Koutiala ont reçu des délégations de l’organe dirigeant. Mobilisation et déplacement de foule ont permis de tirer la conclusion : sur les cercles (communes) visités, que l’implantation est forte. La consolider est la recommandation faite aux responsables et aux militants à la base.
La seconde rencontre s’est produite grâce à une initiative de la section de Kati. Celle-ci a tenu à tester son implantation en entreprenant la visite de ses sections. Ainsi s’est-elle retrouvée, dimanche, 11 février, dans la commune rurale de Safo. L’éclat de la rencontre était rehaussé par la présence du président du parti, Choguel Kokalla Maïga. Par cette présence, n’a-t-il pas manqué de confier, s’adressant aux militants en bamanankan, il a tenu à honorer une promesse : rendre visite à la sous-section de Safo quand, par son militantisme, elle créerait l’adhésion des populations en conquérant la mairie de la commune. Le défi a été relevé. Avec 7 conseillers, le MPR s’est adjugé la mairie. Le président du parti l’en a félicité tout en l’exhortant à resserrer les rangs pour les échéances futures.
L’occasion a été offerte également au président du MPR de se prononcer sur ce que certains considèrent comme un silence. Toujours en bamankan, il déclarera, en substance : il est un temps pour chaque chose, un temps pour l’action, un temps pour la réflexion ; agir quand il faut réfléchir est aussi négatif que réfléchir quand il faut agir. Se faisant plus précis, il confiera qu’après son départ du gouvernement, il s’est accordé un temps de réflexion pour : d’une part, mieux cerner les contours du mode de gouvernement actuel afin de savoir s’il est de nature à trouver solutions qui se posent au pays et, d’autre part, déterminer les futures orientations à imprimer au parti, en collaboration avec les responsables du BEC. Du reste, certains de ses responsables se sont vus assigné la tâche consistant à mener une réflexion approfondie afin de proposer des choix possibles pour l’échéance de juillet 2018. Les conclusions auxquelles ils aboutiront seront communiquées aux militants en temps opportun.
La présence de Choguel Kokalla Maïga n’aura donc pas donné satisfaction aux militants de Safo uniquement, elle est également une fenêtre à travers laquelle il est loisible d’entrevoir ce que pourraient être les activités du MPR dans un proche avenir.
La Rédaction