Pour mieux présenter l’homme, il sied de faire un retour aux années 1990. Plutôt, la période des deux mandats du régime d’Alpha Oumar Konaré. Où par forceps, il a réussi à doter son parti politique d’un statut légal avec une seule et étonnante idéologie : l’héritage des 23 ans de l’UDPM. C’était en 1995 au grand dam des acteurs du mouvement démocratique, qui ont juré, la main sur le cœur, de ne jamais admettre le retour sur la terre malienne des idéaux du président déchu, Général Moussa Traoré. C’était sans compter sur la détermination de l’enfant de Tabango (région de Gao) descendant du Roi Sonni Ali Ber. Ainsi, par le slogan de la réconciliation des cœurs et des esprits, le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR-UDPM) verra le jour, servira de tremplin pour de nombreux anciens cadres de l’UDPM et de l’UNJM pour faire leur retour sur la scène politique nationale et s’alliera vite avec certains partis politiques (du mouvement démocratique que de la première République) pour former le COPPO (Collectif des Partis Politiques de l’Opposition). Au sein duquel, le Président du MPR sera un leader charismatique, maîtrisant ses sujets et sachant par quoi il faut affaiblir le régime d’alors. En son temps, une célèbre phrase de Choguel Maïga a eu un grand succès auprès du peuple malien. A savoir que : « le panier de la ménagère n’a jamais été trouée comme sous le règne du fils de la ménagère ». En réponse au discours politique du président de la République Alpha Oumar Konaré, qui se désignait modestement comme le fils de la ménagère et de l’enseignant. Depuis lors, le COPPO, s’est affecté une grande légitimité, multiplia des actions d’opposition de vigueur jusqu’au point d’inviter le peuple à la désobéissance civile. Le Président Konaré sera présenté comme M. Konaré, le scrutin de 1997 sera pris en otage. Le parti du tigre, à l’instar d’autres formations politiques de l’opposition est désormais dans le viseur du régime ADEMA, ses cadres soumis à des pressions de tout genre, en CII, le vieux Mady Diallo sera curieusement accusé de tentative de coup d’Etat. Dr Choguel Kokalla Maïga sera harcelé professionnellement au sein de la SOTELMA, mais ne faiblit point, jusqu’à la fin du deuxième mandat du régime d’AOK. Dès son départ du parti présidentiel, l’actuel Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita en perspective des élections de 2002 s’approche du MPR pour former une coalition des partis politiques, dénommée Espoir 2002. Qui soutiendra au second tour la candidature d’Amadou Toumani Touré. Dès la formation de son premier gouvernement dirigé par Ahmed Mohamed ag Hamani, le soldat de la démocratie fera appel à Dr Choguel Kokalla Maïga pour assumer les fonctions de ministre de l’Industrie et du Commerce du 16 octobre 2002 au 28 avril 2004. Encore reconduit au même poste dans le gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga du 2 mai 2004 au 27 septembre 2007.
Ingénieur des télécommunications de profession, pour mieux réguler le secteur innovant des télécommunications dans notre pays caractérisé par l’arrivée de nouveaux opérateurs, on louera la compétence de Dr Choguel Kokalla Maïga pour diriger le Comité de régulation des télécommunications (CRT). C’était en janvier 2008. Les réformes et innovations inculquées à cette structure d’arbitrage, devenue AMRTP (Agence Malienne pour la Régulation des Télécommunication et de la Poste) permettront à notre pays de prendre son envol dans le domaine des nouvelles technologies des télécommunications et de l’information. Sous son magistère, le pays tirera de nombreux profits du secteur des télécommunications. Et gagnera en notoriété sur le plan international, avec l’élection au poste du Directeur général de l’UIT, de notre compatriote Hamadoun Touré, qui fera deux mandats à la tête de cet organisme international, dont les faisceaux n’ont aucun secret pour le DG de l’AMRTP, Dr Choguel Maïga. D’ailleurs, son dernier combat, couronné de succès après les deux mandats de Hamadoun Touré aura été, l’élection du Mali par les quelques pays africains au conseil d’administration de l’UIT.
En somme, la nomination de Dr Choguel Kokalla Maïga à la fois au département de la Communication avec le titre de porte-parole du gouvernement permettra à coup sûr de donner une grande visibilité au secteur en particulier, et aux actions du nouveau gouvernement en général. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Moustapha Diawara
