Soufflant le chaud et le froid depuis son limogeage au lendemain d’un certain meeting de la «clarification», en novembre 2023, l’ancien Premier ministre de la Transition a décidé de changer son fusil d’épaule. Dans une logique irréversible de briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle devant mettre terme à la Transition, Choguel Maïga a décidé d’anticiper la bataille avec ces potentiels futurs adversaires. Face à la presse, avant-hier samedi, à la Maison de la Presse, pour rendre public le bilan de la rectification, autrement son bilan à la tête de l’administration malienne, l’ex chef du Gouvernement, comme à ses habitudes, s’en est donné à cœur-joie. C’est à coups de révélations, de tirs ciblés et de tentatives de se démarquer des côtés sombres du bilan de la transition, que le PM récemment limogé a officialisé la rupture entre le M5-RFP de son obédience et l’ex-CNSP mettant ainsi fin au «pacte d’honneur» du 24 mai 2021, qui avait l’air d’un partage de gâteau entre les acteurs de la rectification sur le dos des Maliens. L’ancien porte-parole du M5 en a même profité pour apporter plus de détails sur ledit pacte, dont il est le seul à connaître l’existence et le contenu : il se résume notamment, selon ses explications à un compromis politique consistant à «attribuer la fonction de Président de la Transition, Chef de l’Etat à une personnalité membre de l’ex-CNSP et celle de Premier ministre, Chef du Gouvernement, à une personnalité désignée par le M5-RFP ; attribuer certains postes clés du Gouvernement à des membres désignés par l’ex-CNSP et les autres au M5-RFP avec les autres Forces socio-politiques ». Mais si la sortie des ministres du M5 du gouvernement n’a pas affecté le pacte en question, le limogeage du président de leur comité stratégique, tel un vulgaire voleur, aura raison dudit pacte. En tout état de cause, aux dires de Choguel, le divorce entre les deux ailes (civile et militaire) est consommé depuis le 20 novembre 2024.
Choguel n’en a pas moins profité pour briser le rêve des partisans d’une candidature du président de la Transition à la prochaine Présidentielle. En effet, avec la Charte de la Transition qui rend impossible la candidature de tous les dirigeants de la Transition, les partisans du Général misent surtout sur la constitution de 2023, promulgué un mois après son adoption. Mais, l’ex PM a levé les équivoques et coupé court à leur espoir. Sans s’opposer ouvertement à une éventuelle candidature de son ancien patron, Choguel Maïga soutient que la nouvelle constitution n’entrera en vigueur qu’avec un président élu. Selon l’ancien chef du gouvernement de la Transition, la Constitution de juillet 2023 ne peut, ni politiquement ni juridiquement, s’appliquer parallèlement ou concomitamment, avec un autre texte ou loi fondamentale de la République», allusion faite à la Charte de la Transition. Si la nouvelle constitution devrait être appliquée, selon ses explications, cela rend à la fois caduque et inopérante la Charte, qui sert de base juridique aux organes de la Transition.
Dans l’entendement du M5-RFP, explique Choguel, « la Constitution de la 4ème République ne commencera à s’appliquer et à produire ses pleins effets qu’à l’issue de l’élection présidentielle qui clôt la Transition en cours ». Le président du MPR l’a martelé comme pour couper court à toute velléités ambitieuses du général-président.
Amidou Keita
La nouvelle Constitution est deja entre en vigueur, reveilles-toi Choguel, meme si ton AVC est a un stade avance maintenant!