Dans le cadre de sa traditionnelle présentation de vœux de nouvel an à la presse, le Comité de pilotage du mouvement Espoir Mali Koura (EMK), acteur majeur de la chute du pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, a organisé, le mercredi 4 janvier 2023, un point de presse au siège du mouvement.
Il a été principalement animé par le coordinateur du mouvement Espoir Mali Koura (EMK), Cheick Oumar Sissoko, qui avait à ses côtés, les présidents de la Commission des finances Alassane Diarra, celui de la Commission scientifique, Pérignama Sylla, les membres du Comité de pilotage Diatrou Diakité, Ali Mohamed et Aménophis Traoré.
Présentant ses vœux de nouvel an au peuple malien, Cheick Oumar Sissoko, a souhaité que celui-ci soit une année de paix, de quiétude et de tolérance pour le peuple malien. À ses dires, le pays est dans une situation tragique. Pire, estime-t-il que les autorités de la transition ne semblent pas prendre la mesure de la situation. Pour lui, le nouvel an s’annonce grande de promesses, mais aussi de défis et d’inquiétudes à cause de la situation de guerre qui nous est imposée.
Fustigeant le bilan de la transition en cours, depuis le 18 août 2020, il a martelé que celui-ci est en deçà des attentes. À l’en croire, cette situation est due au manque de vision et de volonté politique des militaires au pouvoir de l’ancien Comité national de salut public (CNSP), de son gouvernement et du Conseil national de transition (CNT).
Lequel, dit-il, a reconduit le pays dans le système d’Ibrahim Boubacar Keïta, caractérisé par la forfaiture, la corruption, l’opacité des dépenses publiques, l’impunité, la patrimonialisation du pouvoir, le népotisme, la confiscation des libertés, l’insécurité grandissante et la cherté de la vie.
Que faire ?
Reprenant Almami Samory Touré, vaillant résistant à la pénétration coloniale, il a invité les autorités de transition à tuer la guerre. Cela dit-il, requiert de la part de chaque citoyen engagement constant et mobilisation autour du pays, amour de la patrie et écoute du peuple et de la classe politique pour les autorités de transition.
Mieux, dit-il, que son mouvement a, en 2021, remis aux autorités en charge de la nation, un document intitulé ‘‘Mobilisation générale de tous les Maliens contre la guerre qui nous est’’ contenant les propositions documentées et chiffrées de sortie de crise sur le plan militaire, sécuritaire, économique et social. Avant de déplorer le fait que les autorités n’ont pas daigné accorder un simple accusé de réception à cette correspondance, encore moins de répondre à la demande d’audience de son mouvement.
Aussi, est- t- il convaincu que la proposition de recrutement et de formation de 1 500 hommes et la construction d’un camp militaire dans les quarante-neuf (49) cercles figurant dans le document remis aux autorités, demeure toujours d’actualité. Cela, a-t-il, renchérit, pourra augmenter la capacité de traque et de neutralisation des forces armées et de sécurité contre les terroristes et autres bandits sévissant dans nos communes.
«Prenons notre destin en main pour exiger l’application de ce que nous pouvons, estimons pouvoir nous sauver de cette tragédie», assena-t-il.
Sur le prétendu bicéphalisme au sein d’Espoir Mali Koura (EMK), il a laissé entendre qu’il n’y a un seul Espoir Mali fonctionnel avec un bureau et une direction politique clairement identifiée. Avant d’indiquer qu’EMK est également membre du Comité stratégique M5- RFP Mali Koura, présidé, depuis le 3 novembre 2022, par Me Mohamed Ali Bathily. Et de préciser que celui-ci passera la main le 3 février 2023 à Mme Sy Kadiatou Sow, qui à son tour, lui transmettra le flambeau le 3 mai 2023.
Pour ce qui est du remaniement gouvernemental, M. Sissoko, a affirmé sa préférence pour un gouvernement de mission composé par d’hommes et de femmes intègres avec des missions claires pour sortir le pays de cette situation tragique, en lieu et place d’un gouvernement d’union nationale, qui pour lui, n’est qu’un replâtrage et un repositionnement des forces politiques rétrogrades pour reproduire les mêmes pratiques décriées.
Concernant la lutte contre la corruption, le conférencier a indiqué que celle-ci n’est pas encore effective, car a-t-il affirmé que beaucoup de dossiers de corruption ne sont pas encore judiciarisés avant de s’étonner devant la lenteur du jugement des anciens ministres Mahamadou Camara et Mme Fily Bouaré, placés sous mandat de dépôt.
Alpha Sidiki SANGARÉ