Cheick Mohamed Thiam, chargé à la communication de l’Adema/« Le cas Modibo Sidibé est tranché»

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C’est dans son bureau, situé dans l’enceinte de l’Institut de Développement Social et de l’Economie Solidaire que Cheick Mohamed Thiam, chargé à la communication de l’Adema nous a reçu, vendredi dernier. Très détendu, il a abordé, une heure durant, toutes les préoccupations de l’heure : le développement social, l’école, le fichier électoral, la candidature de l’Adema à la présidentielle de 2012… Entretien. Sans détour.

« Les autorités doivent avoir plus d’ambitions pour le développement social »

Nommé directeur régional du développement social et de l’économie solidaire, du District de Bamako, en novembre 2008, Cheick Mohamed Thiam a, très vite, retrouvé ses marques. Son ambition : imprimer une nouvelle dynamique au développement social. Pour y parvenir, il met l’accent sur la communication. Car, selon lui, il faut communiquer et sensibiliser pour réussir le développement social.

C’est pourquoi, dès son arrivée à la tête de cette direction, Thiam incite ses collaborateurs à travailler dans un esprit d’équipe. Mais surtout à rendre compte : « J’ai établi un plan de communication qui concerne l’ensemble du personnel de la structure. Les choses se font dans la transparence », indique-t-il.

Afin de permettre à ses agents de travailler dans un meilleur cadre, Cheick Mohamed Thiam a obtenu un nouveau local (les locaux de la CENI locale sis à l’ACI 2000) qui abrite désormais la Direction régionale du Développement social et de l’Economie solidaire. « Cela permet à la structure d’être autonome dans son travail », dit-il.

Cependant, Cheick Mohamed Thiam trouve qu’on manque d’ambitions pour le développement social. « Je demande à mes supérieurs d’avoir plus d’ambitions pour le développement social », lance-t-il. Car, selon lui, on a tendance à se contenter du peu.

« L’école malienne en agonie »

Abordant la question scolaire, Cheick Mohamed Thiam soutient que l’école malienne est à son plus bas niveau. Secrétaire général de l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’union des élèves et étudiants du Mali (l’AMSUNEM), Thiam regrette que l’école ne puisse plus former des élites. La solution, selon lui, n’est pas miraculeuse parce que la « plaie frôle la gangrenne ». Pour lui, c’est un problème d’adaptation. « Nous n’avons pas une école qui correspond au marché de l’emploi », souligne-t-il. Il faut revoir le programme, propose-t-il. Avant de poursuivre, l’air déçu : « Il n’y a pas une formation continue pour les enseignants. Ce qui leur aurait permis de se mettre à niveau ». S’y ajoutent le manque d’infrastructures, de ressources humaines et financières. « L’Etat a, certes, beaucoup fait dans ce sens. Mais c’est insuffisant », dit-il.

« L’ADEMA étudie encore la question du fichier électoral »

Actualité politique oblige, nous avons posé la question à Cheick Mohamed Thiam, à savoir quelle était la position de son parti, l’Adema, dans le débat sur le fichier électoral. En réponse, il explique que l’Adema est un grand parti politique, le plus grand sur l’échiquier politique national. « Sa position par rapport au fichier électoral, est, de ce fait, très importante ». Pour le moment, cette position n’a pas été rendue officielle. Mais le parti, mène un travail de fond pour des propositions.

Le parti a déjà mobilisé ses ressources humaines internes pour étudier la question. Ousmane Sy, ministre de l’Administration territoriale, sous Alpha Oumar Konaré, en fait partie. Selon Mr. Thiam, ce dernier a rassuré le parti que le fichier électoral actuel, c’est-à-dire, le fichier élaboré sur la base des données du RAVEC, peut être revu et corrigé. Ousmane Sy s’est fondé sur le chronogramme établi par le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales que dirige le Général Kafougouna Koné. D’après ce chronogramme, dit-il, le fichier peut être prêt avant juin. « Nous allons bientôt donner notre position », rassure-t-il.

« Dioncounda Traoré a dit qu’il n’est pas candidat… »

Evoquant la question de la candidature interne, Cheick Mohamed Thiam dit qu’il n’y a pas de problème particulier quant au choix de celui qui portera les couleurs du parti, à la présidentielle de 2012. L’Adema, explique-t-il, est un grand parti politique qui a une longue histoire. Cela fait que ce n’est pas un homme qui en impose aux autres. « L’Adema, c’est des courants. On ne peut pas faire comme les autres. Le choix, ce n’est pas un homme qui peut le décider. Mais les courants, » indique t-il.

A en croire Cheick Mohamed Thiam, l’Adema a tiré leçon du passé. « Nous avons tiré les leçons de 2002. On va éviter les primaires », poursuit-il. Ce qui pourrait signifier une candidature consensuelle.

Cependant, le parti de « l’abeille solitaire » a lancé un appel à candidature interne. A ce jour, on parle de quatre candidatures : Sékou Diakité, ancien ministre du Développement social, Iba N’Diaye, ancien ministre de l’Emploi, Lanceny Bala Kéita et Dioncounda Traoré, président du parti. Selon Thiam, l’Adema aura un candidat consensuel.

Répondant à une question sur la candidature de Dioncounda Traoré à la présidentielle de 2012, Mr Thiam est formel : « Il a dit qu’il n’est pas candidat. Ce sont les gens qui le poussent à être candidat ». Mais pour lui, Dioncounda Traoré sera « le sauveur » de l’Adema en 2012, en ce sens qu’il saura éviter au parti une nouvelle cassure et le conduire à la victoire.

« On n’a jamais vu Modibo Sidibé, ni sa contribution »

A en croire Thiam, le cas Modibo Sidibé est tranché au sein de l’Adema Pasj. Définitivement. Le chargé à la communication de la Ruche soutient que l’ex-Premier ministre n’est pas militant de l’Adema. « On n’a jamais vu Modibo Sidibé, participer aux réunions, ni sa contribution ».

Rodrigue

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