Classé quatrième à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, l’ancien Premier ministre, Cheick Modibo Diarra a décidé de ne soutenir aucun des deux candidats qualifiés pour le second tour.
Avec ses 240 290 voix, soit 7,46% il pouvait jouer le rôle de faiseur de roi. Mais le candidat de la coalition CMD 2018, Cheick Modibo Diarra a décidé autrement. Entre Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, son choix n’est ni l’un ni l’autre pour le second tour prévu ce dimanche 12 août. “Remplacer IBK par Soumaïla Cissé n’est pas l’alternance pour nous. Ce n’est qu’un simple jeu de chaise musicale” clame sèchement, l’ancien Premier ministre devant un parterre de journalistes. Cependant, il laisse libre choix à ses soutiens de “sortir massivement pour voter pour qui ils veulent”, dimanche.
S’agissant de l’arrêt de la Cour constitutionnelle relatif aux résultats du premier tour, Cheick Modibo Diarra déclare qu’il est “sans appel”. Et qu’en conséquence, il se plie aux principes de la République. “En républicain respectueux des institutions de la République je prends acte de la décision de la Cour sans commentaire” a-t-il déclaré. Pour rappel, le Candidat de la Coalition CMD 2018 ne s’était pas exprimé publiquement depuis le soir du premier tour. Et il s’est abstenu des contestations et des sorties médiatiques répetées de certains candidats de l’opposition.
Propulsé au devant de la scène politique par les événements du 22 mars 2012, Cheick Modibo Diarra est perçu par une partie de l’opinion comme un cadre neutre et anti-système. D’où son bond remarquable cette année dans la mare politique contre des vieux crocodiles. Sa montée en puissance avait suscité de la peur au sein de l’ancienne classe politique. Pour preuve: l’homme a été sévèrement lynché par les partisans des deux candidats qualifiés pour le second tour. Et singulièrement par le porte-parole du CDR, Ras Bath allié du candidat Soumaïla Cissé et son père Mohamed Aly Bathily. Mais malgré ces attaques, la côte de popularité de Cheick Modibo Diarra est restée intacte.
Car si l’astrophysicien n’a pas gagné l’élection, il s’en est tiré la tête haute avec un score honorable.
Solo Minta