Le Chef de l’Etat en cinquième région : La raison cachée !

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Visite du Président IBK à Djenné
Visite du Président IBK à Djenné (20 mars 2014)

Après le tour chez ses homologues Chefs d’Etat de la sous-région et de la Communauté internationale, le président Ibrahim Boubacar Kéïta  met le pied dans le pays profond, après six mois d’exercice du pouvoir. Et, c’est à Mopti dans la cinquième région, qu’il a réservé cette première sortie de l’intérieur. Une visite qui ne dit pas son mobile.

 

 

Officiellement, il a été annoncé que le Chef de l’Etat partait inaugurer des infrastructures de développement : nouvel Hôpital à Sévaré, des centrales hybrides dans le pays dogon et la visite du chantier du barrage du seuil de Djenné. Mais, cette version officielle ne cacherait-elle pas un malaise, que ‘’Mandé Mansa’’ veut absolument dissiper ?

 

Possible. Lors des deux tours des présidentielles de juillet et août 2013, Mopti et les autres régions du nord, ont très peu voté IBK. Ces régions n’ont pas cédé à la diatribe des militaires sous l’influence du général Amadou Haya Sanogo, aidé dans leur campagne de dénigrements contre certains candidats, notamment ceux du FARE, Modibo Sidibé et de l’URD, Soumaïla Cissé au profit du ‘’Mandé Mansa’’, du RPM par des radios satellites, qui n’avaient rien à envier à la radio ‘’mille collines’’ du Rwanda d’Habyarimana et de Paul Kagamé. Même si aujourd’hui, le prince du jour à tendance à nier le coup de pouce des militaires, notamment de Sanogo.

 

Il faut rappeler que dans ces régions, IBK a été proprement laminé pendant les deux tours des présidentielles. Le hic est qu’aujourd’hui les régions du sud aussi qui l’ont majoritairement plébiscité commencent à éprouver des sentiments mitigés à son égard. Le risque est de perdre sa majorité dans un bref délai est dans l’ordre du possible, tant les frustrations et les ressentiments sont élevées. C’est pour cette raison, qu’il a pris les devant en allant prêcher sur le territoire de son adversaire, en espérant sur un effet d’entrainement dans les régions traditionnellement acquises à sa cause, mais qui commencent à douter de sa capacité à apporter le changement souhaité.

 

Cette nécessité vitale sied avant les élections municipales de décembre 2014, sinon ce serait trop tard. Car, les élections présidentielles de juillet et août 2018, c’est déjà demain. Ce réveil brut risque d’être désagréable pour lui et les siens.

 

Rappelons que jamais une campagne électorale n’a cristallisé autant de haine ethnique au Mali que celle de juillet et août 2013. La bande Sanogo, croyant à l’impunité garantie, a fortement influencé le choix des électeurs par la force des matraquages médiatiques.

Mohamed A. Diakité

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