Le chef de file de l’opposition devant la presse : « Au lieu de verser dans l’invective et les menaces, le Président de la République doit admettre que l’opposition joue son rôle »

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Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne
Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne

C’était à la faveur de la présentation des vœux de son parti, l’URD, à la presse nationale et internationale, le mardi 30 janvier 2018 à la Maison de la presse

Le président de l’Urd, Soumaïla Cissé, a présenté les vœux de nouvel an de son parti à la presse. A cette occasion comme à l’accoutumée, le chef de file de l’opposition a fait le point de la liberté de la presse dans le monde et au Mali, mais aussi de la situation sécuritaire avant de dénoncer ce qu’il appelle « l’invective et les menaces » du régime en fustigeant sa gestion gouvernance.

D’entrée de jeu, le président de l’URD dira que l’année 2017, tout en étant riche en évènements a été particulièrement éprouvante pour les journalistes. Il a noté que 65 journalistes et collaborateurs ont été tués, rappelant le bilan publié le 19 décembre 2017 par l’ONG « Reporters sans frontières », contre 74 en 2017. S’agissant du cas du Mali, il a dira que le Mali reste toujours dans la zone rouge. « Pour redresser notre pays, retrouver l’unité nationale et restaurer l’autorité de l’Etat, il nous faut nécessairement renouer avec la liberté et la justice. Cela passe nécessairement par une presse de qualité, indépendante et plurielle et disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés », a déclaré Soumaïla Cissé avant d’ajouter que le constat est triste et alarmant, rappelant la disparition du journaliste Birama Touré dont les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé.

Revenant sur la situation générale du pays, le chef de file de l’opposition dresse un tableau sombre en indiquant que le pays est au bord du gouffre. Selon lui, en une année, plus de 700 personnes ont perdu la vie. Que depuis septembre 2013, ce sont plus de 2 000 personnes qui ont trouvé la mort dans des attaques ou des attentats.

Il a profité de sa tribune pour fustiger ce qu’il appelle « la déliquescence du pouvoir » qui, selon lui, conduit le pays dans l’impasse. « Les Maliens méritent mieux que cela. La mystification du Président sortant qui parle beaucoup, mais qui ne fait rien pour son peuple n’est pas à la hauteur des enjeux. Les Maliens ont été dupés. Pour sauver le Mali, il faut organiser des élections libres et transparentes », a-t-il poursuivi.

Pour le chef de file de l’opposition, la prochaine élection présidentielle tant attendue et espérée va constituer le rendez-vous le plus important pour en finir avec la crise.

Selon Soumi, l’opposition républicaine ne cessera jamais de dénoncer les dérives qui menacent dangereusement les fondements et les valeurs du République. Il dira que le président de la République et son gouvernement, au lieu de verser dans l’invective et les menaces, de perdre son sang-froid face aux critiques de l’opposition, doit admettre que l’opposition joue son rôle. Le rôle, selon lui, d’alerter sans hypocrisie, critiquer sans complaisance et proposer des pistes de solutions, sérieuses, et raisonnables. « Oui, nous critiquons et continuerons à critiquer la gestion chaotique et catastrophique du pays. Oui nous épinglerons toujours la mal gouvernance, la gabegie, le manque de vision et l’incurie. Cela n’est pas négociable ni monnayable », a conclu le chef de file de l’opposition.

DK

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