En janvier courant, lors de sa traditionnelle présentation de vœux à la presse, Me Mountaga Tall avait promis de réunir les partis politiques afin de produire un document de propositions consensuelles sur la relecture de la charte des partis politiques au Mali. C’est chose faite. En début de semaine, plus de 100 partis politiques ont signé un document consensuel sous le leadership de Me Mountaga Tall comme propositions consensuelles sur la relecture de la charte des partis politiques.
En effet, le gouvernement de la Transition, avait demandé depuis un moment aux partis politiques de faire parvenir leurs propositions sur la relecture de la charte avant ce vendredi 14 mars. Pour ce faire, Me Mountaga Tall a initié une série de rencontres avec les partis politiques au CICB depuis le mois de février.
L’initiative finira par prendre le nom de Forum des partis et mouvements politiques (FPMP) pour l’Initiative des partis politiques sur la charte (Ipac). Le mardi passé, à la Maison de la presse, à travers, cette initiative, plus de 100 partis politiques, selon, les responsables ont signé un document intitulé “Propositions consensuelles sur la relecture de la loi 05-47 portant charte des partis politiques”. Le document comporte un ensemble de propositions pour la relecture de la charte demandées par le gouvernement.
“Ne jetons pas l’eau et le bébé”
Depuis l’avènement de la Transition politique en cours en République du Mali, les politiques, les politiciens et les partis politiques ne cessent d’être des victimes de dénigrements et de vindictes de toutes sortes. D’aucuns demandent la suppression pure et simple des partis politiques, d’autres de rentre serrés les critères de création et d’autres encore une drastique réduction du nombre de partis politiques au Mali.
Sur ces préoccupations, le doyen Mountaga Tall reste ferme là-dessus. Les partis sont indispensables à la démocratie et supplie : “Ne jetons pas l’eau et le bébé”. Car pour lui, le Mali a besoin des syndicats, les associations et aussi les partis politiques. Pour les propositions consensuelles, Me Tall justifie sa réponse : “Au lieu de 100 lettres de 100 partis politiques, nous avons préféré une lettre de 100 partis politiques”.
Garder la subvention des partis
Dans leur document divisé en trois grandes parties (constat, proposition et référence), les partis politiques abordent plusieurs chapitres dans la charte des partis politiques. Dans une première, ils font le constat, suivi de la proposition et la référence.
Au chapitre de la subvention des partis politiques, les politiques tiennent à ce que la subvention de l’Etat aux activités politiques soit maintenue. Tout en clarifiant qu’il ne s’agit en aucun cas de financements des partis politiques mais de subvention. Ils demandent que les conditions d’octroi de subvention soient encadrées. Ils vont jusqu’à faire des propositions sur la repartie de ladite subvention : 15 % pour les partis ayant participé aux dernières élections, 35 % et 40 % proportionnellement au nombre de parlementaire et de conseillers élus et 10 % pour le nombre de femmes élus. Les politiques y tiennent fortement.
Fin des alliances incestes et du nomadisme politiques
Très récemment lors des élections, surtout les législatives et communales, on a assisté à des alliances entre des partis politiques de l’opposition et de la majorité. Dénommée “Alliance inceste”, car très incomprises et rejetées par les citoyens, ces alliances étaient dans des buts uniques d’avoir des députés et des élus locaux.
Cette fois-ci, les partis politiques eux-mêmes proposent l’interdiction des alliances pareilles. “Interdire les alliances entre les partis politiques de l’opposition et de la majorité” afin de donner une cohérence aux alliances. En plus de ces alliances, une pratique est fréquente surtout dans le Parlement. On voit un député élu sous les couleurs d’un parti politique qui démissionne en cours de mandat pour rejoindre un autre parti.
Cette fois-ci, le député ou le maire qui s’adonnerait à cette pratique ira sans son mandat d’élu. Il laissera en même son mandat avant d’aller vers un autre parti. Ainsi prendra fin le nomadisme politique, estiment les experts.
Les partis politiques appellent à des sanctions contre tous les cas de transhumance et nomadisme politiques. Pour les sanctions, ils proposent : la perte du mandat électoral, l’impossibilité de se présenter aux échéances électorales suivantes et l’impossibilité de créer un parti politique pendant au moins un an.
Chef de file de l’opposition au rang de président d’institution
Les partis politiques souhaitent qu’il y ait un statut du chef de file de l’opposition dans un chapitre nouveau. Que le chef de file de l’opposition soit aligné sur le plan protocolaire et sécuritaire sur les présidents d’institution de la République. Que soit désigné le chef du parti de l’opposition qui a le plus de parlementaires
Les propositions devraient obligatoirement parvenir au gouvernement ce vendredi 14 mars 2025.
Koureichy Cissé