La commémoration de l’an I d’existence du parti Front africain des forces pour l’intégration et la solidarité dans une nouvelle Afrique (Frafisna) a été l’occasion pour le bureau national de susciter les réflexions sur le thème : «la Charte de Kurukan Fuga : Portée historique et enseignements pour le présent ».

Pour les leaders du jeune parti, Frafisna, il est temps d’engager le peuple du Mali sur la voie du Renouveau au double plan culturel et politique. En effet, le président du dudit parti, Boubacar Mintou Koné, pense que le peuple du Mali est tiraillé par la faim, l’exode rural, l’immigration les inégalités criardes, l’arbitraire, l’injustice, la mauvaise gouvernance. Il dira qu’aujourd’hui, l’intelligentsia malienne et la classe politique sont plus que jamais interpellées. C’est dans cette logique qu’une conférence débat a eu lieu le samedi 21 janvier 2017 au Carrefour des jeunes de Bamako sur le thème : «la Charte de Kurukan Fuga : Portée Historique et Enseignements pour le Présent». Pour Boubacar Mintou Koné, cette rencontre est un  moyen de réflexion sur les graves questions politiques, culturelles et économiques de l’heure que vit notre pays.

Renaissance

« Est-il encore besoin de parler l’importance et du rôle de la tradition orale dans la reconstitution ou de la réécriture de l’histoire africaine », souligne Boubacar Mintou Koné. De son point de vue, une révision fondamentale s’impose aujourd’hui et il y a lieu de visiter l’histoire particulière de notre peuple. En effet, le président Koné pense qu’un champ d’investigation d’une richesse extraordinaire s’offre à nous : de la Genèse de l’Empire du Mali. Ici et maintenant, il s’agit, dit-il, pour nous d’une relecture critique de la Charte, mus par le violent désir de comprendre et les motivations des membres de l’Assemblée de Kurukan Fuga qui furent de véritables constituants, comprendre les hommes et les préoccupations de leur époque et aussi, réfléchir ce que nous pouvons tirer comme enseignements d’un texte vieux de huit siècles, quelle leçon pouvons nous tirer de cette mémoire à nous, transmise par la tradition orale ?

Le thème en question a été largement développé par l’historien Dr Ousmane Boré.  C’est ainsi que son intervention a été déclinée sous les points essentiels suivants : présentation de la charte ; les contextes ; les acteurs ; les enseignements à tirer. Rappelant le contexte de la Charte, Ousmane Boré dira que c’est d’abord le grand siège convoqué en 1236 à Kurukan Fuga (Kangaba)  par les grands peuples du Mandé. A ce titre, il définit la Charte comme les dispositions issues du siège pour la constitution de l’empire du Mali. Aux dires de l’orateur, 44 articles constituent la charte de Kurukan Fuga. Le premier enseignement, dit-il, est la fondation de l’empire du Mali qui a permis de jeter les bases d’un développement durable.

Le thème a fortement intéressé les participants qui ont manifesté leurs intérêts à travers plusieurs questions. A ces questions, le conférencier a répondu avec des exemples concrets, à la grande satisfaction de tous.

Quid des recommandations

Au regard des crises identitaires qui ont fortement secoué notre pays et continuent de faire nos braves populations, le parti Frafisna a fait des propositions. D’une part il opte pour une régionalisation concrétisée par l’élection d’un président de région au suffrage universel direct qui jouit d’un pouvoir exécutif et appuyé par une assemblée régionale également au suffrage universel direct. Toutes les grandes décisions relatives à la défense et la diplomatique relèveront exclusivement du pouvoir du président de la République. Et d’autre part le parti propose la création d’un organe institutionnel qui regroupera les chefs de villages, de quartiers, les notabilités de toutes les confessions religieuses. Cet organe sera impliqué en amont et en aval de le processus d’organisation des élections dans notre pays et aura un rôle consultatif sur les grandes questions de la nation.

Ibrahim M.GUEYE

Commentaires via Facebook :