Un séminaire d’échanges parlementaires sur le Code des personnes et de la famille s’est tenu, le samedi, dans la salle Aoua Kéita de l’Hémicycle. L’ouverture de la rencontre à laquelle ont participé plusieurs députés dont les membres de la Commission des lois avec à sa tête sa présidente, l’honorable Mme Camara Saoudatou Dembélé, a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, Pr Dioncounda Traoré. Celui-ci a expliqué que toutes les précautions sont prises pour que le texte du Code des personnes et de la famille soit voté, très bientôt sans qu’il ne fasse, à nouveau, l’objet de contestations.
Pour le président de l’Assemblée nationale, qui était présent à cette rencontre plus en tant que membre de la Commission des lois qu’en tant président de l’institution législative nationale, le dossier du Code est sensible et difficile. Il a rappelé les étapes des discussions pour l’adoption de ce texte de loi majeur devant impacter sur les valeurs sociétales, les pratiques religieuses. Il n’a pas manqué de rappeler l’épisode houleux de la contestation du document adopté par des associations religieuses dont le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM). Ce qui a conduit à son renvoi par le président de la République, par souci d’apaisement, en seconde lecture devant les élus de la nation.
Et Pr Dioncounda Traoré d’indiquer qu’à l’analyse, les points contestés n’étaient pas liés à des questions de fond mais plutôt à des questions de formulation. "Nous avons alors, de concert avec le HCIM, décidé de retravailler le texte pour harmoniser tous les malentendus dans le souci de prendre aucune disposition qui empêche l’expression libre des convictions religieuses, même si nous sommes dans un pays laïc", a-t-il expliqué.
Le président de l’Assemblée nationale a rappelé que le texte du Code des personnes et de la famille comporte 1143 articles et la Commission des lois avec des représentants du HCIM ont examiné les points qui semblaient faire l’objet de récrimination pour arriver finalement à un document par tous.
Les points contestés étaient essentiellement relatifs au mariage religieux, l’âge du mariage, les questions de succession et le statut de l’enfant naturel.
Les discussions ont permis aux députés et aux représentants des organisations religieuses d’obtenir un texte consensuel prêt à être examiné en plénière."Nous sommes sur le point de voter le texte avec l’espoir qu’il ne sera plus contesté", a souligné l’honorable Dioncounda Traoré. Avant le président de l’Assemblée nationale, Mme Françoise Honoduret, représentant les partenaires de l’Association parlementaire de la Francophonie, a félicité les députés et le gouvernement maliens pour le sens de l’écoute et du souci de respecter les aspirations des couches en matière de protection de la famille. "Les principes de la démocratie et de l’Etat de droit ne se limitent pas à la sphère politique mais ils s’étendent au domaine de la législation et de la défense des intérêts de la famille, de l’enfant. En clair, une législation sociale claire et précise respectant les convictions traditionnelles et religieuses", a-t-elle conclu.
Signalons que l’ouverture des travaux a enregistré la présence de Mme la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Dr Konaré Mariam Kalapo, des députés venus du Sénégal et du Niger et des experts des questions de la famille de la France et d’autres pays occidentaux.
Bruno D SEGBEDJI