La Coordination Nationale de Soutien à Dioncounda Traoré (CNS DT) a officiellement annoncé la destitution de son président Moussa Koné pour faute grave nuisant à l’image de l’organisation. C’était le samedi 06 octobre 2012 lors d’une conférence de presse au siège de l’ADEMA PASJ sise à ACI 2000. Désormais, un des vice présidents assure l’intérim de Koné en attendant les prochaines assises nationales.
Cette conférence de presse a été une occasion pour la CNS de Dioncounda Traoré de donner des informations sur la crise interne qui l’oppose depuis plusieurs mois au président Moussa Koné.
Des gaffes répétitives
Dans son intervention liminaire, le secrétaire à l’organisation et à la mobilisation Abdoul Kader Maïga a dit que Moussa Koné dès la cérémonie de son investiture, le 05 janvier dernier, a commencé à s’illustrer par des couacs entamant l’image de l’organisation. Il aurait pris des positions irresponsables dans la salle des banquets du CICB devant une immense foule dont des grandes personnalités. «Monsieur Koné a surpris tout le monde en se baladant avec un nouveau né dont il montrait aux gens assis sur le présidium», a fustigé Mr Maïga. «Puis Koné a mis de côté le discours rédigé en consensus par les membres du bureau pour parler de sa fille homonyme de la mère de Dioncouda Traoré en racontant que celui-ci a financé son premier mariage. C’était la honte», a ajouté le secrétaire à l’organisation et à la mobilisation. Selon ce dernier, Moussa Koné a terminé ses éloges en chantant et faisant la danse de bouffon.
La seconde gaffe remonte à la célébration du soixante-dixième anniversaire de Dioncounda Traoré où Mr Koné s’est fait inviter sur un plateau politique de radio Klédu. Ne maitrisant pas la vie politique de Dioncounda Traoré ni celle de l’ADEMA, selon les membres de la Coordination Nationale de Soutien à Dioncounda Traoré (CNS DT), les critiques et moqueries sont alors venues de milliers d’auditeurs. Peu de temps après, il se serait affiché négativement à Banamba lors de la rencontre politique de l’ADEMA. Son temps de discours ayant été effacé dans le programme afin d’éviter ses bourdes, il aurait déversé sa colère sur ses camarades.
Arrogance et comportements autoritaires
Les prises de décisions unilatérales et l’arrogance de Moussa Koné ont beaucoup contribué dans le différend qui l’oppose à ses camarades de la CNS. À preuve à chaque tournée, il faisait des promesses bidon aux populations des localités visitées. Ceux qui essayent de le faire raisonner s’exposent à ses agressions verbales. Des témoins rapportent que Mr Koné qualifie souvent ses camarades de «pauvres ou moins que rien». Voulant régner en maître absolu, il a créé un clan avec des militants dociles. Ce qui a davantage pourri l’atmosphère.
Par ailleurs, il a rompu, sans l’avis des autres membres, le bail avec le propriétaire du bâtiment qui servait de siège à la Coordination Nationale. C’était suite à l’agression le 20 mai dernier de Dioncounda Traoré. À en croire Abdoul Karim Maïga secrétaire à l’organisation et à la mobilisation, Mr Koné aurait dit au propriétaire que Dioncounda qui payait la location ne reviendrait plus au Mali. Ses allégations n’ayant pas eu d’effet il a persévéré jusqu’à la résiliation du contrat. Il aurait ainsi emporté chez lui les matériels de bureau.
Sabotages et agressions
Après avoir pollué l’atmosphère au sein de la CNS, Moussa Koné a rencontré une grande résistance sur sa route. Alors, il a décidé de passer par des actes de sabotage. Il n’adhéré à la discussion d’aucune idée venant d’une autre personne. C’est fut le cas lors de la cérémonie de lecture du Coran. Cette activité initiée par la majorité des membres de la Coordination Nationale de Soutien à Dioncounda Traoré (CNS DT) a été boudée par le clan Koné. Quelques jours plus tard, il a organisé une cérémonie d’offrande d’un taureau aux djinns de Souta dounou pour répondre à ceux qu’il considère comme ses «frères ennemis». Cela a suscité beaucoup d’ironie chez les détracteurs de la CNS.
Le 22 septembre dernier au cours d’une réunion, Moussa Koné s’est fait accompagner de loubards qui ont malmené certains militants. En dépit de tous ces incidents, il a voulu refonder la CNS Dioncounda Traoré pour asseoir sa royauté absolue. Mais sur les 88 membres du bureau, il n’a désormais que 25 personnes dont 6 sont hors du Mali.
Considérant la violation à répétition du statut une pétition été signée par plus de 50 membres pour destituer Moussa Koné. Ne digérant pas sa mise à l’écart, il est allé créer une structure parallèle dénommée : Mouvement de Dioncounda pour le Développement. Selon Sidi Lamine Baby qui dirigeait les débats, Mr Koné a le droit de créer son organisation. Mais, il ne peut plus utiliser le nom de la CNS dans ses activités.
La destitution de Koné a été rendue publique au cours de la conférence de presse du samedi 06 octobre 2012. En marge des discussions autour de ces problèmes internes, à noter que cette activité a été mise à profit pour parler des sujets ayant trait à la vie de la nation. À ce propos, la Coordination Nationale de Soutien à Dioncounda Traoré (CNS DT) se dit favorable à l’appui international pour venir à bout des terroristes au nord de notre pays. Elle a également réitéré son soutien sans faille au président Dioncounda Traoré dans toutes ses initiatives pour la sortie de crise.
Issa Santara
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