S’il y’a un événement qui ravit la palme de l’actualité en ce moment ; c’est bien les échéances électorales prochaines. Ces élections qui devraient consacrer le renouvellement des mandats des députés et surtout du nouveau locataire de Koulouba constituent un enjeu pour le peuple ; en ce sens qu’elles répondent théoriquement à une volonté de tous le Maliens de responsabiliser certains de leurs concitoyens ; de leur confier leur avenir et leur bien être. L’Assemblée nationale et la Présidence de la République quoi qu’on dise ; constitue dans l’architecture institutionnelle deux symboles forts dans la marche du processus démocratique ; car c’est à eux que reviennent la lourde tâche ; à travers les députés en ce qui concerne l’hémicycle ; de voter les lois ; et de contrôler l’action gouvernementale ; Koulouba quand à lui est le garant de la souveraineté nationale.
Mais force est de reconnaitre que malgré cette fonction clé dans le dispositif institutionnel ; la précampagne qui bat son plein ne semble pas rencontrer l’adhésion de nos populations ; en dehors de certaines zones réputées être des bastions traditionnelles de la politique où les rivalités sont de plus en plus aiguisées et féroces. Ce désintérêt trouve sa justification ; dans la prise de conscience des populations qui considèrent les hommes politiques comme des oiseaux migrateurs qui ne reviennent vers eux qu’à la fin de chaque saison (mandat) pour solliciter leurs voix, tout en leur faisant miroiter toutes sortes de processus teintées de démagogies. Mais une fois élus, leurs doléances et les promesses faites sont rangées dans les tiroirs de l’oubli. Ces populations fatiguées d’entendre la même rhétorique, d’être tout le temps utilisées comme des dindons de la farce, n’entendent plus s’en laisser conter. Elles ont fini par se convaincre que la population politicienne est loin de prendre en compte leurs doléances et de leurs trouver des réponses idoines, en termes de satisfaction de leurs besoins existentiels. Ce désintérêt s’est matérialisé dans les difficultés qu’éprouvent aujourd’hui la classe politique à tomber d’accord sur la quota des membres devant composer la future CENI ; car la société civile qui doit désigner aussi ces membres reste muette face à cette mésentente de la classe politique, et ceux malgré l’invite de la presse à accélérera les choses.
Des partis politiques de circonstances
Il est temps de mettre hors d’état de nuire certains entrepreneurs politiques qui ne poursuivent que des intérêts privés, transformés en président de parti, sous le couvert de multipartisme. Ces sociétés privées constituées, appelées partis politiques, loin de dénouer, notre processus démocratique, le plombent, désorientent les populations qui ne croient plus à la noblesse de la politique. Ce sont tous ces éléments combinés qui viennent assombrir notre univers politique et qui donne du grain à moudre aux plus sceptiques. Sans formation politique, sans de nouvelles règles claires pour repenser l’action politique (loi sur les candidats)…
Paul N’guessan